Le Sénat enterre la grande réforme électorale de Biden
Coup d'oeil sur cet article
Les sénateurs américains ont infligé un revers cinglant à Joe Biden mercredi en enterrant sa grande réforme électorale avec laquelle le président promettait de protéger l'accès aux urnes des Afro-Américains.
• À lire aussi: Ukraine: Biden pense que Poutine ne veut pas d’une «guerre à grande échelle»
• À lire aussi: La Cour suprême inflige un revers à Trump dans l'enquête sur l'assaut du Capitole
• À lire aussi: Trudeau «craint» un conflit armé en Ukraine
L'organisation des élections est plus que jamais un sujet brûlant en Amérique.
À dix mois des législatives de mi-mandat, le dirigeant démocrate voulait avec sa réforme poser un cadre que tous les États devaient respecter pour organiser les scrutins fédéraux aux États-Unis.
Et ce faisant, annuler une série de restrictions adoptées dans une quinzaine d'États conservateurs depuis la présidentielle de 2020.
Selon les ONG, ces restrictions discriminent délibérément les électeurs noirs, majoritaires à avoir voté pour Joe Biden à la dernière élection.
Dans les États républicains, on assure au contraire que ces mesures renforcent la sécurité des scrutins du pays, un argument fort auprès de leur électeurs, encore nombreux à croire que la présidentielle de 2020 a été «volée» à Donald Trump.
- Écoutez la chronique de Luc Laliberté, spécialiste en politique américaine au micro de Richard Martineau sur QUB radio :
Les démocrates au Sénat cherchaient à tout prix à adopter la grande réforme électorale de Joe Biden pour défaire ces mesures avant les élections de mi-mandat.
Mais l'opposition républicaine, vent debout contre cette loi qui confierait selon elle aux démocrates le contrôle des scrutins à travers le pays, a fait bloc mercredi soir.
Elle a ainsi privé les démocrates de la «supermajorité» de 60 voix requise au Sénat pour clore les débats et soumettre le texte au vote.
Dans une ultime tentative, l'état-major démocrate a essayé de pousser le texte avec ses seules voix via une option dite «nucléaire», mais à laquelle les plus modérés de ce camp, Kyrsten Sinema et Joe Manchin, se sont opposés.
Lors de sa conférence de presse, Joe Biden a toutefois souligné ne pas avoir «épuisé toutes les options» pour protéger l'accès au vote des Afro-Américains, sans donner plus de détails.