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10 ans après la commission Charbonneau: Frank Zampino n'a plus d'argent pour se défendre

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Frank Zampino
Photos d'archives Journal de Montréal Frank Zampino, ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal en audience devant la commission Charbonneau.

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Élu maire de Saint-Léonard en 1990, Frank Zampino est un comptable agréé qui a présidé le comité exécutif de la Ville de Montréal de 2002 à 2008. Il était le numéro 2 de l’administration du maire Gérald Tremblay. Après sa démission, la firme de génie Dessau le nomme vice-président en 2009, mais il part après seulement trois mois. Il sera arrêté dans le cadre de deux enquêtes pour corruption, en 2012 et en 2017.

Son passage devant la commission   

Frank Zampino a nié qu’il était la tête dirigeante du stratagème de collusion à la Ville de Montréal, comme l’ont allégué d’autres témoins, dont un haut gradé de la Sûreté du Québec (SQ). 

Il a eu aussi des prises de bec avec la procureure Sonia LeBel. Notamment quand elle a rappelé qu’il avait assisté, en 1991, au mariage du fils de Frank Cotroni et de la fille de Joe Di Maulo, qui étaient deux mafiosi notoires. 

La future ministre a déploré que Zampino maîtrisit «l’art de répondre sans répondre», comme avec sa fameuse quadruple négation en une seule phrase: «Je ne confirmerais pas non plus que je ne pourrais pas l’exclure»... 

Ce qu'il a dit en audience 

«Je ne confirmerais pas non plus que je ne pourrais pas l’exclure...»

Ce qu’il est devenu   

Lors de son procès dans le scandale du Faubourg Contrecœur, le juge Yvan Poulin a plutôt noté que Zampino y a témoigné de manière «précise» et «convaincante». En 2018, lui et ses coaccusés ont été acquittés, la preuve s’appuyant sur des «suppositions», selon le magistrat.

Puis, en 2019, Zampino et ses coaccusés dans le procès du cartel s’étant partagé 160 millions $ en contrats publics à Montréal ont obtenu l’arrêt des procédures parce que l’UPAC avait épié des conversations avec leurs avocats durant l’enquête, en violation du secret professionnel. L’affaire est devant la Cour d’appel.

Entre-temps, la Ville de Montréal lui réclame plus de 46 millions $ en l’accusant d’avoir «joué un rôle central» dans la collusion. «On a un dossier béton», a assuré en 2019 Benoit Dorais, alors président du Comité exécutif, au moment du dépôt de la poursuite. 

Mais Zampino est maintenant ruiné. En 2020, pour éviter la faillite, celui qui se dit retraité a proposé à peine 50 000 $ à ses créanciers, dont le cabinet d’avocats qui l’a défendu dans ses procès au criminel et auquel il doit 771 759 $ en honoraires. En mai 2021, les créanciers se sont résignés à accepter sa proposition et la cour a entériné l’entente.

«Les poursuites civiles contre lui deviennent théoriques, nous a expliqué son avocat, Me Jean Lozeau. Il n’a même plus d’argent pour se défendre. Même si la Ville devait avoir gain de cause, il ne pourra pas payer.»

  • Écoutez Jean-Louis Fortin, Directeur du Bureau d'enquête de Québecor, sur QUB radio:

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