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Parti conservateur: Erin O'Toole «accepte le résultat du vote» de confiance

Il quittera son poste de chef, mais restera député

Parti conservateur: Erin O'Toole «accepte le résultat du vote» de confiance
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C’est la fin pour Erin O’Toole: le chef conservateur a officiellement perdu l’appui des membres de son caucus après un vote de confiance mercredi. Écarté de la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC) par son caucus mercredi matin, Erin O'Toole entend néanmoins terminer son mandat de député à Ottawa.

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«Aujourd’hui, j’accepte le résultat du vote de notre caucus. Je vais humblement quitter mon poste de chef de l’opposition officielle du Canada et chef du Parti conservateur du Canada», a déclaré Erin O’Toole, tout en confirmant son intention de rester député de Durham, sa circonscription en Ontario. 

M. O’Toole prenait la parole pour la première fois de la journée avec une allocution vidéo sur sa page Facebook quelques heures après avoir été évincé de la tête du PCC. 

Les membres du caucus conservateur ont voté massivement contre M. O’Toole lors du vote de confiance secret qui s’est tenu en mode virtuel. Au total, 73 députés ont voté pour le remplacer, alors que seulement 45 élus lui ont réitéré leur confiance, a confirmé Scott Reid, président du Caucus national conservateur.

«Le Canada traverse un moment difficile. Vous n’avez qu’à prendre une marche sur la rue en face du Parlement pour constater combien nous sommes divisés», a-t-il déclaré, en référence à la manifestation qui a cours depuis maintenant six jours à Ottawa.

Tel l’ancien premier ministre québécois Bernard Landry, M. O’Toole s’est permis une expression en latin pour lancer un message à Justin Trudeau et aux députés de tous les partis : «Audi alteram partem», qui pourrait se traduire par «écoutez l’autre côté».

«Écoutez toutes les voix, pas seulement les échos de votre groupe. Réalisez que le pays est divisé, et que les gens sont inquiets. Travaillez ensemble, parce que la façon dont nous, les leaders, agissons aujourd’hui définira la prochaine génération.»

M. O’Toole s’est dit «fier» d’avoir dirigé le parti de John A. Macdonald et de Robert Borden, le parti de Brian Mulroney qui a lutté contre l’apartheid en Afrique du Sud et qui a élu la première femme à la tête du pays et nommé le premier ministre noir.

«Ce pays a besoin d’un parti conservateur qui est une force intellectuelle et une force pour gouverner. Un gouvernement qui est fier de ses valeurs et qui représente le Canada d’aujourd’hui», a-t-il lancé à la caméra. 

Plus tard en soirée, la députée conservatrice manitobaine Candice Bergen a été élue cheffe par intérim du Parti conservateur du Canada.    

  • Écoutez l'entrevue de Mario Dumont avec le député Alain Rayes sur QUB Radio:   

Trudeau «salue» O'Toole

Justin Trudeau a «salué» et remercié son vis-à-vis lors du début de la période de questions mercredi après-midi. «Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous sommes en désaccord au sujet de la direction que doit prendre ce pays, mais il s’est levé pour aider son pays et je tiens à le remercier pour ses sacrifices», a-t-il déclaré.

Les échanges auraient été laborieux, selon le Globe & Mail. Erin O’Toole aurait promis à ses collègues de revoir les positions du parti et leur a proposé de devancer la date prévue pour le vote de confiance par les adhérents du PCC, qui était censé avoir lieu en 2023. Il aurait même offert ses excuses à ceux qui se sont sentis «heurtés» par ses décisions comme chef.

À peine le résultat du vote annoncé, un député du Nouveau-Brunswick, John Williamson, a annoncé son intention de briguer la chefferie de manière intérimaire «après l’encouragement des membres du caucus conservateur».

De son côté, le député Gérard Deltell affirme qu'il n'a pas l'intention de remplacer Erin O'Toole comme chef du Parti conservateur.

«En tant que chef intérimaire, je respecterai ce que notre mouvement, notre parti et notre caucus ont à dire. Je suis issu de la base de ce parti, et j'ai un profond respect pour le Parlement», a-t-il écrit dans une déclaration fraichement publiée sur sa page web.

M. O’Toole avait déclaré sur Twitter lundi soir qu’il accepterait l’issue du vote. Il a toutefois mis en garde ses collègues plus conservateurs contre les franges plus conservatrices du parti, qui menacent de transformer le Parti conservateur en «NPD de la droite», voulant dire un parti condamné à rester dans l’opposition.

Un deuxième chef tassé après moins de deux ans

Erin O’Toole a été élu à la tête du Parti conservateur au mois d’août 2020, après une course à l’investiture lors de laquelle il se présente comme un «true blue», un «vrai bleu», qui représente la grande majorité plus conservatrice du parti.

C’est en grande partie ce qui lui permet de dépasser son principal concurrent, l’ancien ministre Peter MacKay, qui pourtant entamait la course avec une longueur d’avance.

Après avoir pris les rênes du parti, Erin O’Toole a reculé sur de nombreuses positions qu’il défendait pendant son ascension au pouvoir, notamment sur la taxe carbone, qu’il avait l’habitude de pourfendre.

Le recentrage du Parti conservateur s’est accentué lors de la dernière campagne électorale, avec une plateforme de dépenses plus coûteuse que celle du Parti libéral.

Erin O’Toole succédait à Andrew Scheer, qui avait été choisi par les membres du PCC pour représenter le parti aux élections de 2019. M. Scheer avait réussi à vaincre Maxime Bernier par un mince avantage. M. Bernier a depuis quitté le PCC pour fonder le Parti populaire du Canada (PPC).

Fils du député conservateur de l’Ontario John O’Toole, il est élu pour la première fois lors des élections de 2012. Avant de se présenter en politique, il a fait carrière au sein des Forces armées canadiennes, avant de se tourner vers la pratique du droit des affaires.

  • Écoutez l’entrevue de Benoit Dutrizac avec Tasha Kheiriddin, chroniqueuse au National Post sur QUB radio :

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