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Le cégep français est urgent

Quebec
Photo Stevens LeBlanc

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Il était temps : le gouvernement Legault a décidé d’en finir avec la folle idée d’un agrandissement du collège Dawson. C’était plus que nécessaire.

L’anglicisation de Montréal entraîne une séparation de fait entre la métropole et le reste du Québec.

Il y avait quand même des limites à financer avec autant d’ardeur notre anglicisation et notre expulsion symbolique du centre-ville, où les Québécois francophones ne sont plus pratiquement qu’une minorité tolérée –, et cela, quand on la tolère, car l’intolérance contre eux est un des tabous de notre société.

Nationalisme

Mais ne nous enthousiasmons pas trop vite. La CAQ n’est pas soudainement devenue la porte-parole décomplexée du nationalisme linguistique.

Ne pas faire une grosse gaffe ne veut pas dire qu’on fait par ailleurs ce qu’on devrait faire. Il ne suffit pas de ne pas déconner pour faire une action géniale. Si on donnait un certificat de bonne conduite à tous ceux qui se contentent de ne pas foutre le bordel, les mots ne voudraient plus rien dire. Il ne suffit pas de ne pas faire de mal pour faire le bien. Enfin, on aura compris l’idée : le bilan linguistique de la CAQ est léger.

Dans les circonstances, la question qui hante la CAQ depuis quelque temps revient enfin au cœur de l’actualité : je parle évidemment du cégep français.

L’extension de la loi 101 au niveau collégial devrait aller de soi. Cela devrait relever du réflexe vital pour tous ceux qui savent observer minimalement des courbes démographiques.

La CAQ a voulu pendant un temps clore le dossier. L’aile libérale fédéraliste du parti avait parlé. Si les Québécois avaient misé sur leur bourgeoisie pour survivre comme peuple depuis la Conquête, ils auraient disparu depuis longtemps.

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Et malheureusement, François Legault semble encore impressionné par cette élite et n’a pas la confiance en lui d’un Jacques Parizeau qui était capable de lui tenir tête et de rompre avec elle.

C’est toute la différence entre naître dans l’élite, ce qui donne un sentiment de confiance naturel, et la rejoindre au fil de sa vie par ses efforts, ce qui peut pousser à vouloir lui plaire en lui envoyant des signaux d’appartenance, pour ne pas risquer de s'en faire chasser.

Mais comme le révélait hier TVA Nouvelles, la discussion est encore vivante au caucus.

À quelques mois des élections, on parle du cégep français.

Simple calcul politique pour plaire aux nationalistes alors que la popularité du gouvernement s’effrite ? Peut-être.

Legault

Simple bon sens de la part de députés comprenant que la majorité historique francophone a encore le rapport de force nécessaire pour imposer cette mesure, mais qu’elle ne l’aura bientôt plus ?

Pas impossible.

Réaction de bon sens de l’aile nationaliste du caucus qui considère que le pouvoir ne sert à rien s’il ne permet pas de défendre l’identité québécoise ? Je l’espère.

Tout dépend de François Legault. Il porte le destin du Québec sur ses épaules. Que fera-t-il ?

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