Ottawa: La ville retrouvée par les citoyens
Plusieurs Ottaviens vivaient dans des logements dangereux avec le gaz d’échappement des camions
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« Enfin » ont soufflé samedi les résidents du centre-ville d’Ottawa qui accueillent avec soulagement le retrait des manifestants, impatients de retrouver leur vie.
« Nous sommes en extase », s’est réjouie Sharon Jeannotte, qui habite rue Laurier, au cœur de la manifestation.
« J’ai eu de la sympathie pour eux, pour les camionneurs qui ont perdu leur emploi. Mais après trois semaines d’occupation, j’ai perdu ma sympathie. »
« C’est soulageant ! Juste pour la qualité de vie, pouvoir se rendre à des endroits, avoir accès aux transports publics, avoir accès à l’université », a détaillé Anne Hamel, étudiante à l’Université d’Ottawa.
Elle et ses colocataires habitent sur la rue Kent, une artère massivement assiégée par les camionneurs sur six ou sept coins de rue.
« Le gaz d’échappement entre dans notre appartement. À un moment, il y avait juste deux pièces qui étaient vivables. On était tous concentrés dans une chambre », raconte-t-elle.
« On a failli évacuer à cause de la qualité de l’air de notre appart. Et le bruit aussi. Quand tu entends ça toute la journée, c’est difficile », a ajouté Solomon Schaefer, qui étudie également à l’université d’Ottawa.
Reprendre sa ville
Les citoyens rencontrés au centre-ville samedi après-midi sont d’avis que le travail des corps policiers est amplement justifié.
« Manifester est une chose, mais terroriser les habitants d’une ville qui n’ont rien fait de mal, c’est complètement différent », a fait valoir Emily, 28 ans.
« Je ne porte plus de masque à l’extérieur parce que je sais que des gens ont été verbalement menacés par les manifestants. Ils ont essayé de mettre un immeuble en feu au centre-ville. Des femmes qui sortaient du gym avec leur masque se faisaient menacer de viol », a déploré la jeune femme.
Harcelés dans leur rue
Dans l’immeuble de Mme Jeannotte, des habitants âgés craignent même de sortir de leur maison depuis les 23 derniers jours.
« Les gens nous harcèlent dans la rue », a-t-elle raconté au Journal, au moment où une altercation verbale éclatait entre un résident perché dans une tour à condos et quelques manifestants qui passaient par là.
« J’avais parfois envie de frapper des gens, mais je me suis retenue. J’ai dit des choses par contre », s’est-elle moquée.
Bien qu’heureux de retrouver leur ville, les Ottaviens risquent de se souvenir longtemps de l’occupation.
Dans la capitale fédérale où la signification de l’unifolié est bien différente de celle défendue par le convoi de la liberté, « il sera difficile de brandir à nouveau un drapeau », croit Mme Jeannotte.
Enfin repoussés
LE JOURNAL | Les forces policières ont avancé vite samedi (voir les flèches sur la carte) pour reprendre le cœur du centre-ville d’Ottawa, repoussant les derniers manifestants jusqu’au coin des rues Bank et Queen. La rue Wellington, qui longe le parlement, a repris ses airs tranquilles pour la première fois en 23 jours.
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