Les jeunes salariés traînent leurs problèmes financiers au boulot
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Nombreux sont les 18-44 ans qui se disent préoccupés par leur situation financière, et ces soucis nuisent souvent à leurs performances au travail.
D’où cette interrogation : au-delà d’offrir de bonnes conditions salariales, jusqu’où les employeurs devraient investir pour favoriser le bien-être financier de leur personnel ?
Voilà la trame de fond d’un sondage Léger mené pour le compte de l’organisme Éduc Épargne dont les résultats sont publiés aujourd’hui.
Des jeunes préoccupés
L’enquête révèle que la moitié des 18-44 ans, qu’on appelle ici les « jeunes », sont « assez » ou « très » préoccupés par leur situation financière. Si on ajoute ceux qui se disent « peu préoccupés », on se retrouve en fin de compte avec 88 % de répondants plus ou moins anxieux en raison de l’argent.
Ce sentiment prend-il sa source dans le prix de l’immobilier, dans l’inflation, dans les difficultés à épargner ? L’enquête n’est pas allée aussi loin, mais on suppose que c’est un mélange de tout ça. Ce qu’elle nous dit cependant, c’est que ces inquiétudes sont suffisamment importantes pour nuire au rendement au travail de 42 % des personnes se disant « préoccupées ».
Les attentes envers les employeurs
Une vaste majorité des « jeunes » interrogés estiment très (56 %) ou assez (33 %) important que leur employeur offre un régime de retraite. Dans des proportions presque identiques, les répondants accordent autant d’importance au régime d’assurance collective.
Voilà qui nous amène à la donnée centrale du sondage : 65 % des personnes sondées trouvent « très » ou « assez » important que leur employeur se préoccupe de leur santé financière, outre la question de la rémunération.
Près de quatre répondants sur cinq affirment qu’ils participeraient à des séances d’information gratuites offertes par leur employeur.
En ordre d’importance, voici les sujets que les « jeunes » voudraient voir traiter lors de ces séances : outils d’épargne (REER, CELI et autres) ; planification de la retraite ; budget ; régime de retraite ; assurances.
Le devoir des employeurs...
Est-il de la responsabilité de l’employeur de participer à l’éducation financière de ses employés en offrant des séances d’information à l’heure du lunch ?
J’ai un doute. Si les « jeunes » expriment ce besoin, on soupçonne des ratés quelque part, en amont. Une petite industrie de coaching financier a depuis longtemps saisi cette occasion d’affaires en proposant des formations en entreprise. Parmi les arguments pour promouvoir ces services, on évoque le plus souvent l’impact des préoccupations financières sur le rendement au travail.
On voit une similitude avec la santé, pensons à tous ces efforts des organisations pour favoriser de bonnes habitudes de vie et inciter les employés à bouger et à pratiquer la méditation.
Ce sont des initiatives louables, mais dont l’objectif consiste en dernier lieu à réduire la facture d’assurance collective et à améliorer la productivité.
J’ai une pensée pour les employés qui se reposent sur leur patron pour améliorer leurs connaissances en finances personnelles.
Et aux employeurs sur lesquels pèsent de plus en plus de responsabilités.
Résultats du sondage
Je relève ici quelques résultats :
◆ 78 % des répondants (18-44 ans) affirment avoir commencé à épargner pour la retraite. Une donnée surprenante.
◆ 6 % prévoient de ne jamais épargner pour la retraite. Réponse honnête.
◆ Interrogés à savoir s’ils participeraient à des séances d’information en finances personnelles, 6 % (les mêmes ?) ont encore déclaré « certainement pas ». Des gens qui ne lisent probablement pas cette chronique.