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À la suite de l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Vladimir Poutine, jeudi, nous avons eu droit à une forte chute des places boursières à travers le monde. Et moins de 24 heures plus tard, on assistait à un redressement marqué des mêmes grands indices boursiers.  

Entre le creux atteint lors de la séance boursière de jeudi et le haut d’hier en cours de séance, le Nasdaq avait enregistré un rebond de 8,8 % ; le S&P 500, un gain de 6,54 % ; le Dow Jones, une hausse de 6 % et le baromètre de la Bourse canadienne, le S&P/TSX, un redressement de 3,5 %. Les grands indices boursiers européens et asiatiques ont eux aussi récupéré les pertes de la veille.  

Voilà pour les péripéties boursières. Et pour paraphraser le célèbre receveur Yogi Berra, des Yankees de New York, rappelons-nous ceci :    

  1. « C’est du déjà-vu qui recommence. »   
  2. « Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini. »     

CONSÉQUENCES 

Le spectaculaire redressement boursier ne signifie pas pour autant que les conséquences économiques et financières de l’invasion de l’Ukraine par les Russes sont derrière nous.  

Tant mieux si le conflit guerrier entre l’Ukraine et la Russie se règle.  

Car dans le cas contraire, les conséquences économiques risquent d’être passablement graves, surtout pour l’Europe, qui compte pour 38 % des échanges commerciaux de la Russie. Et comme on sait, l’Europe est un grand importateur de pétrole et de gaz russes.  

Une récession pourrait survenir en Europe. 

Pour les États-Unis et le Canada, les conséquences économiques d’un long conflit entre l’Ukraine et la Russie seraient moindres qu’en Europe puisque les deux pays ont de faibles échanges commerciaux avec la Russie. Mais on ne serait aucunement épargnés.  

À QUOI S’ATTENDRE ? 

Si le conflit s’envenimait, pas de doute que le prix de l’essence à la pompe poursuivrait son ascension vers les 2 $ le litre.  

Comme la Russie est un grand exportateur de blé, il est évident qu’une hausse marquée du prix du blé frapperait tous les sous-produits qui en découlent.  

Les entreprises canadiennes et américaines qui avaient la « chance » d’exporter et de vendre une partie de leurs produits à la Russie seront obligées de faire une croix sur ces exportations.  

En raison de l’augmentation généralisée du prix des matières premières, des pressions à la hausse seront davantage exercées sur l’inflation. Tout ou presque va continuer de coûter plus cher.  

Bien que le confit Ukraine-Russie puisse inciter les banques centrales, comme la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine, à y aller un peu plus mollo avec la série de hausses de leurs taux directeurs, il est évident que l’inflation va entraîner une augmentation des taux d’intérêt. 

L’IMPACT BOURSIER  

Comme tout ce qui se passe dans le monde a un impact direct sur la Bourse, c’est ce qui explique pourquoi l’invasion de l’Ukraine s’est lourdement répercutée sur les grandes places boursières de la planète. Et ce, des semaines avant de voir Poutine passer à l’acte, jeudi dernier. 

Mais lorsque les grands investisseurs ont vu que le président américain Joe Biden et ses alliés n’allaient pas intervenir par la force des armes dans le conflit Ukraine-Russie, mais plutôt avec des sanctions économiques, ils en sont venus à la conclusion que les dommages financiers sur les entreprises seraient moins grands que prévu.  

Le présent moment d’accalmie boursière est également attribuable au fait que les grands investisseurs croient à la possibilité d’un règlement négocié du conflit en Ukraine, la Russie étant supposément ouverte à négocier une entente avec l’Ukraine. 

Voilà pourquoi les investisseurs sont soudainement redevenus optimistes et que les Bourses ont récupéré une partie des pertes boursières subies ces dernières semaines.  

Mais rien ne garantit que la correction boursière est terminée.  

GUERRES PRÉCÉDENTES  

Le tableau ci-dessous donne un aperçu des fluctuations du S&P 500, le plus grand indice boursier au monde, dans les 12 mois suivant le déclenchement de quelques conflits armés et crises internationales.  

À la lumière de la performance du baromètre de la Bourse de New York au terme des 12 premiers mois qui ont suivi le déclenchement des crises précédentes, force est de constater que le principal indice boursier du monde a réussi la plupart du temps à bien se tirer d’affaire. 

Espérons que ce sera encore le cas avec le présent conflit armé entre la Russie et l’Ukraine.  

L’effet de quelques crises et conflits sur le S&P 500    

Date Conflit Variation sur 12 mois
20 février 2014 La Russie annexe la Crimée + 15,4 %
20 mars 2003 Début de la Guerre d’Irak + 25,3 %
2 août 1990 L’invasion du Koweït par l’Irak + 8,9 %
3 novembre 1979 La crise des otages américains en Iran + 25,9 %
24 décembre 1979 L’invasion de l’Afghanistan par la Russie + 26,3 %
20 août 1968 La Russie envahit la Tchécoslovaquie - 3,97 %
15 octobre 1962 La crise des missiles soviétiques de Cuba + 27,1 %
4 novembre 1956 Intervention soviétique en Hongrie - 14,1 %
10 mai 1940L’Allemagne envahit la France- 20,9 %
1er septembre 1939 L’Allemagne envahit la Pologne - 5,6 %

Source Stock Trader’s Almanac

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