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Un appel à la paix pour ouvrir les Jeux

Le président du Comité paralympique est «horrifié» par la situation en Ukraine

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Photo REUTERS Sous les applaudissements des spectateurs présents à la cérémonie d’ouverture des paralympiques à Pékin, des athlètes de la délégation ukrainienne ont brandi le poing en guise de paix et solidarité, vendredi.

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C’est dans un appel à la paix que se sont ouverts vendredi les Jeux paralympiques de Pékin, après 48 heures durant lesquelles l’organisation s’est embourbée dans une controverse concernant la participation des athlètes russes et biélorusses.

• À lire aussi: Russes et Bélarusses finalement exclus des Jeux paralympiques

« Je veux, je dois commencer par un message de paix », a lancé le président du Comité paralympique international (CIP) Andrew Parsons, dans son discours aux sportifs et aux spectateurs réunis au Nid d’oiseau. 

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« En tant que dirigeant d’une organisation axée sur l’inclusion, où la diversité est célébrée et les différences embrassées, je suis horrifié par ce qui se passe dans le monde en ce moment », a-t-il poursuivi. 

M. Parsons a aussi condamné la violation par la Russie de la trêve olympique, qui devait être respectée jusqu’au 13 mars. 

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« La trêve olympique pour la paix pendant les Jeux olympiques et paralympiques est une résolution de l’ONU adoptée par consensus par 193 États membres lors de la 76e Assemblée générale de l’ONU. Elle doit être respectée et observée, non violée », a-t-il déclaré.

Menaces de boycottage

La cérémonie d’ouverture a été lancée par une animation de la planète Terre pour présenter les anciennes éditions des Jeux, sous les yeux du président chinois Xi Jinping et, finalement, en l’absence des sportifs de Russie et du Bélarus. 

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Ces derniers, que le CIP avait d’abord dit être incapable d’exclure, malgré leur rôle dans l’invasion de l’Ukraine, ont finalement dû rentrer chez eux lorsque Parsons a infirmé la décision, moins d’une journée après avoir annoncé leur participation sous bannière neutre à la planète entière. 

Le président du Comité paralympique faisait face à la grogne de plusieurs pays – dont le Canada – et à des menaces de boycottage. 

Le poing levé

Mais les Ukrainiens, eux, étaient bien présents. Menés par la porteuse de drapeau Maksym Yarovyi, ils se sont présentés poing levé dans le stade sous les applaudissements un peu plus nourris du public et ceux enthousiastes du président du CIP.

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« Notre présence aux Paralympiques n’est pas anodine. C’est un symbole que l’Ukraine fut, est et restera un pays », a déclaré Valeriy Sushkevych, le président du Comité paralympique ukrainien. 

La présence des 20 athlètes ukrainiens en Chine relève d’ailleurs « du miracle », a ajouté Sushkevych. Ils ont quitté l’Ukraine bombardée quatre jours avant leur arrivée à Pékin, mercredi. C’est en autocar qu’ils ont traversé l’Europe pour participer à ces Jeux, qui se termineront le 13 mars.

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« De nombreux membres de notre équipe ont dû s’échapper alors qu’il y avait des bombardements et des explosions d’obus », a pointé Sushkevych, pour témoigner de leur courage. 

Quelque 40 pays

Les Russes et les Biélorusses, qui ne pourront porter en appel leur exclusion qualifiée de honteuse par les premiers, ne seront donc pas à Pékin pour ce premier grand événement sportif tenu depuis le début de l’invasion armée de l’Ukraine. 

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Mais 564 athlètes d’une quarantaine de sports participeront à ces 13es Jeux paralympiques, dont les 48 représentants du Canada. La curleuse Ina Forrest et le hockeyeur Greg Westlake ont porté le drapeau unifolié dans le stade.

–Avec la collaboration de Jessica Lapinski

Signatures pour la paix  

INTERDIT À MAZEPIN DE SOUTENIR L’INVASION

S’il souhaite poursuivre sa carrière en Formule 1, le pilote russe Nikita Mazepin devra signer un document qui lui interdit de soutenir l’invasion de l’Ukraine par son pays, a rapporté la BBC, vendredi. 

Nikita est le fils de Dmitri Mazepin, propriétaire de l’entreprise russe Uralkali, qui était jusqu’à tout récemment l’un des commanditaires principaux de l’écurie Haas. Cette dernière a rompu les liens avec Uralkali dans les jours qui ont suivi les attaques russes et l’avenir de Mazepin en F1 est depuis compromis. 

S’il poursuit sa carrière dans la catégorie reine de la course automobile, le pilote de 23 ans devra le faire sous drapeau neutre. Il ne pourra pas disputer le Grand Prix de Grande-Bretagne, puisque le pays a interdit l’entrée aux athlètes russes. 

Mazepin peut toutefois miser sur un peu de soutien parmi ses adversaires. Le Mexicain Sergio Perez a déclaré vendredi au site GPblog que les athlètes russes ne devraient pas « payer pour ce que leur président a fait ». 


UN CYCLISTE RUSSE DEVIENT FRANÇAIS

Le cycliste russe Pavel Sivakov défendra désormais les couleurs de la France lors de ses compétitions. 

Sivakov, qui est né en Italie et qui a grandi dans l’Hexagone, a dit à la BBC qu’il songeait à changer d’allégeance depuis un moment, mais que les récents événements en Ukraine ont accéléré sa décision. 

« La France est le pays où j’ai grandi. C’est là que j’ai reçu mon éducation et c’est à cet endroit que je suis tombé amoureux du vélo, ce qui m’a mené à faire de la course », a-t-il mentionné. 

L’Union cycliste internationale a banni les équipes nationales de la Russie et du Bélarus de ses compétitions. Les coureurs de ces pays peuvent toutefois disputer ses épreuves, mais sous un drapeau neutre. 


LA BOXE, CE N’EST PAS LA GUERRE, DIT KLITSCHKO

Ancien champion du monde des poids lourds de boxe, l’Ukrainien Vladimir Klitschko s’est joint à l’armée de réserve de son pays dès le début de la guerre, la semaine dernière. 

Lors d’une entrevue à FOX News, Klitschko – dont le frère Vitali est l’actuel maire de Kyïv – a laissé savoir que la boxe et la guerre n’avaient rien en commun. Un journaliste lui demandait alors si la tension qu’il vit présentement lui rappelait celle qu’il ressentait avant de monter sur le ring. 

L’Ukrainien figure sur la « liste noire » du président russe Vladimir Poutine, à l’instar de son frère. Il a précisé qu’il existe des règles dans les sports, mais très peu à la guerre. 


UN JEUNE JOUEUR DE RUGBY TUÉ À KYÏV

Le jeune joueur de rugby ukrainien Mykita Bobrov et sa famille sont morts lors d’attaques à Kyïv, a regretté la fédération européenne de rugby, vendredi. Il a été abattu. 

Ce décès porte à quatre le nombre d’athlètes originaires de l’Ukraine qui ont été tués depuis le début des combats. Les joueurs de soccer Vitalii Sapylo et Dmytro Martynenko, ainsi que le biathlonien Yevhen Malyshev ont aussi perdu la vie dans les derniers jours. 


UNE CENTAINE DE SIGNATAIRES POUR LA PAIX

Une centaine d’athlètes, dont le skieur acrobatique québécois Alexandre Bilodeau et l’ancien joueur du CF Montréal Didier Drogba, ont signé récemment une tribune en faveur de la paix, en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine.

Sous l’égide de l’association « Peace and Sport », ces champions olympiques ou mondiaux estiment qu’il « existe une communauté mondiale de la paix par le sport qui partage les mêmes valeurs ». 

« Cette communauté mondiale de la paix par le sport peut et doit jouer un rôle utile dans la crise actuelle, en prenant des initiatives concrètes. Sans attendre. Et en s’appuyant notamment sur les champions, exceptionnels prescripteurs d’opinions », écrivent-ils dans cette tribune diffusée par l’association.


LES FINALES DE SKI DE FOND NE SERONT PAS REPROGRAMMÉES

Les finales de la Coupe du monde de ski de fond, annulées, car elles étaient prévues en Russie du 18 au 20 mars, ne seront pas reprogrammées ailleurs, a indiqué la Fédération internationale de ski (FIS), vendredi. 

« En dépit de gros efforts et de l’intérêt de plusieurs fédérations, aucun site de remplacement pour les finales de la Coupe du monde n’a été trouvé », a écrit la FIS dans un communiqué.

L’instance avait déjà annoncé la semaine dernière que les finales ne se dérouleraient pas à Tyumen, en Russie, en raison de l’invasion russe en Ukraine. Les athlètes russes et biélorusses sont par ailleurs exclus des compétitions organisées par la FIS.


L’ENTRAÎNEUR-CHEF D’UNE ÉQUIPE DE SOCCER PREND LES ARMES

L’Ukrainien Yuriy Vernydub, entraîneur-chef de Tiraspol, en Moldavie, a quitté son équipe afin de défendre son pays contre l’attaque russe. 

Il y a un peu plus d’une semaine, Vernydub dirigeait son équipe au Portugal pour un match de la Ligue Europa. L’entraîneur avait marqué l’histoire l’automne dernier, menant Tiraspol à une victoire de 2 à 1 contre le puissant Real Madrid, en Espagne de surcroît. 

« Mes proches ont tenté de m’empêcher d’aller me battre. Ma femme, mes enfants, mes petits-enfants. Mais je n’ai pas changé d’avis. Ma femme me supporte maintenant. Elle me connaît, elle sait que lorsque je prends une décision, je suis têtu », a-t-il commenté à la BBC. 

Textes et recherche : Jessica Lapinski et AFP​

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