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La fresque vivante d’Anaïs Barbeau-Lavalette et d'Émile Proulx-Cloutier

La fresque vivante d’Anaïs Barbeau-Lavalette et d'Émile Proulx-Cloutier
Photos courtoisie, Éva-Maude TC et Julie Artacho

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Anaïs Barbeau-Lavalette a repris son micro, tandis qu’Émile Proulx-Cloutier a remis son chapeau de metteur en scène pour livrer un nouveau documentaire scénique qui sera présenté au Théâtre d’Aujourd’hui dès le 8 mars.

Pas perdus est la rencontre sur les planches avec huit inconnus qui révèlent des pans de leur existence inhabituelle. Anaïs Barbeau-Lavalette espère que cet opus sera aussi réussi que les deux premiers, Vrais mondes et Pôle Sud, qui avaient été très remarqués grâce au maillage entre le concept artistique et l’authenticité des personnages.

« C’est une expérience pour le spectateur. C’est la rencontre entre la puissance du documentaire, avoir accès à des brèches de vie, et voir ces personnes sur scène, dit-elle en entrevue téléphonique. Mais on ne tombe pas dans quelque chose de voyeur. On respecte le courage de ceux qui se découvrent. »

Comme dans les deux autres spectacles du même genre réalisés par le duo, le public entendra la voix préenregistrée des protagonistes qui posent silencieusement sur scène des gestes courants. L’éclairage, les objets et des sons magnifient également le propos.

« Ce sont des pépites d’or, explique Anaïs Barbeau-Lavalette en parlant de gens qui se dévoileront. Ils ont tous un parcours atypique et singulier. C’est des geysers d’histoires incroyables. »

L’importance des silences

Pour les trouver, la réalisatrice de documentaires a discuté avec une cinquantaine de personnes avant de faire des entrevues plus poussées avec une vingtaine d’entre elles. Dans certains cas, elle a passé jusqu’à 30 heures en leur compagnie, reparties sur plusieurs rendez-vous.

« Dans ce type d’entretien, il y a souvent quelque chose d’extraordinaire qui survient après un silence. Mais un silence, cela n’arrive pas après une discussion de 30 minutes, précise-t-elle. C’est la beauté du documentaire. On fait des rencontres très profondes qui nous marquent pour le reste de notre vie. »

Une fois les entrevues réalisées par celle qui s’est distinguée pour son roman La femme qui fuit, Émile Proulx-Cloutier a pris le relais pour réécouter le tout et choisir les meilleurs extraits selon leurs coups de cœur et la trame narrative privilégiée. En plus de la scène, il supervise aussi la mise en place de l’emballage sonore.

« C’est comme un travail de cinéma sans image, mentionne Anaïs Barbeau-Lavalette. C’est difficile à fabriquer. C’est un long travail, alors on n’est pas du tout certain d’en faire un quatrième. »

Contrairement aux deux autres propositions similaires, les personnages vont se côtoyer sur scène, sans toutefois interagir. Il y aura aussi un fil commun.

« Cette fois-ci, c’est plus lié, mentionne-t-elle. C’est une fresque vivante. Ils participent à une seule et même histoire. » 

« C’est une réflexion sur l’identité québécoise, ajoute celle qui sera présente sur scène chaque soir. Au sens poétique, pas politique. On aborde la thématique de la mémoire collective, du langage, de l’identité commune. C’est une réflexion plus profonde, qui est plus dérangeante que nos autres documentaires scéniques. On a pris des risques. » 

Afin de combattre le côté éphémère de cette œuvre, le duo a accepté de créer une série de huit balados à partir de cette démarche. « Tout est entremêlé, précise-t-elle. Ce n’est pas un épisode par personnage. »

Ces balados seront disponibles vers la fin mars sur la plateforme Ohdio de Radio-Canada.


Pas perdus sera présentée au Théâtre d’Aujourd’hui dès le 8 mars.

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