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Hôpital bombardé en Ukraine: Poutine est hors de contrôle

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Le bombardement d’un hôpital pédiatrique par les forces russes mercredi est un « crime de guerre », a décrié le président ukrainien, qui accuse les Occidentaux d’être complices de cette atrocité.  

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Bâtiment démoli, débris médicaux jonchant le sol, lits de bébés de néonatalité renversés par l’impact : c’est de ces ruines que des femmes enceintes et de jeunes enfants ont été évacués d’urgence mercredi. Un bombardement a soufflé le centre hospitalier destiné aux enfants et aux femmes enceintes de Marioupol, une ville portuaire du sud-est de l’Ukraine. 

Patients et employés de cet hôpital pédiatrique de Marioupol étaient sous le choc mercredi après le bombardement sauvage des installations.
Photo courtoisie, EYEPRESS
Patients et employés de cet hôpital pédiatrique de Marioupol étaient sous le choc mercredi après le bombardement sauvage des installations.

« Des gens, des enfants sont sous les décombres. Atrocité ! Combien de temps encore le monde sera-t-il un complice, ignorant la terreur ? » a écrit le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur Twitter, en dénonçant ce qu’il considère comme un « crime de guerre ». 

« C’est la preuve qu’un génocide des Ukrainiens se produit, a-t-il ajouté en s’adressant à l’OTAN, sans mâcher ses mots. Fermez le ciel maintenant. Arrêtez les tueries. Vous avez le pouvoir, mais vous semblez perdre votre humanité. »  

Barbare

À un jet de pierre du bâtiment, un cratère de plus de 10 pieds témoignait mercredi de la brutalité de l’attaque. Le premier bilan ukrainien présenté mercredi ne faisait état d’aucun mort et de 17 personnes blessées, dont des membres du personnel ainsi que des patientes de l’aile de maternité.

L’attaque s’est produite alors que des femmes étaient en train d’accoucher dans l’hôpital. À moins d’un kilomètre de là, une université a aussi été visée par une frappe.

Le tout a provoqué l’indignation à travers le monde. 

Un « usage barbare de la force militaire contre des civils innocents », a déploré la Maison-Blanche.

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a qualifié cette action d’« immorale ». 

« Il y a peu de choses plus dépravées que de cibler les personnes vulnérables et sans défense », a ajouté Johnson.

Sans compter que ces bombardements se sont produits en plein cessez-le-feu, la Russie ayant accepté une pause de 12 heures pour permettre aux réfugiés d’évacuer un certain nombre de villes. Moscou et Kyïv doivent d’ailleurs se rencontrer jeudi pour poursuivre leurs négociations en Turquie.  

Un poste de combat, vraiment ?

Plusieurs heures avant les frappes sur Marioupol, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova avait accusé l’Ukraine d’utiliser l’aile de maternité de l’hôpital comme position de combats. 

Selon ses dires, les patients et le personnel soignant avaient été « exclus » des lieux. Pourtant, des photos et vidéos démentent ces propos, tandis que des femmes enceintes ont dû être évacuées sur des civières. 

Prisonniers de la ville 

Depuis le début de l’invasion, 1300 civils auraient été tués juste à Marioupol, selon les autorités locales. Les combats autour de la ville ont été parmi les plus intenses, ont témoigné des habitants qui sont parvenus à s’échapper, selon le New York Times

Mais quelque 300 000 Ukrainiens sont encore coincés, sans eau, nourriture, chauffage et communication. Les efforts pour négocier un couloir humanitaire à Marioupol ont plusieurs fois échoué, les tirs russes ne cessant pas au moment prévu. 

« Il y a des corps gisant dans les rues, rapporte Marina Levinchuk, 28 ans, qui a conduit 30 heures pour trouver refuge dans une ville à l’ouest. [Les gens] collectent la neige, la font fondre et la bouillent [pour avoir de l’eau]. »

– Avec Roxane Trudel

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