Au service des cabanes à sucre depuis plus d’un siècle!
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La tradition du sirop d’érable remonte à des temps immémoriaux au Québec et une entreprise montréalaise peut se targuer de l’avoir accompagnée pendant plus d’un siècle.
Cette entreprise est Dominion & Grimm, entrée dans nos cabanes à sucre via ses évaporateurs d’eau d’érable vers la fin du 19e siècle.
Elle doit son nom à Gustave Henry Grimm, un entrepreneur américain de l’Ohio d’origine allemande qui, dans la foulée de l’expansion de ses affaires et avec l’aide de cousins, s’est donné pignon sur rue à Montréal au début des années 1890.
L’autre partie du nom de la compagnie, Dominion, réfère à un fabricant d’évaporateurs de l’Estrie déménagé à Montréal vers les années 1940. «En 1952, M. Lebrun, propriétaire d'Évaporateur Dominion achète leur inventaire et le nom de Grimm Co. [...]. La compagnie est incorporée au courant de l'année 1953 et prend le nom de Dominion & Grimm Inc.», peut-on lire sur le site internet de l’entreprise actuellement installée dans l’arrondissement d’Anjou.
Des générations d’acériculteurs québécois se sont ainsi équipées avec du matériel de D&G au fil des décennies et le font encore.
Situées à Mirabel, Les Sucreries Jetté font affaire avec le fabricant depuis au moins trois générations, notamment pour l'achat d'évaporateurs. «Nous avons de vieux catalogues de Dominion & Grimm des années 1950 que mon grand-père avait gardés. Nous avons toujours fait affaire avec eux», lance Judith Jetté, la copropriétaire de l’érablière familiale fondée au milieu des années 1800 par son arrière-arrière-grand-père.
Nos recherches sur la présence de l’entreprise dans nos campagnes nous ont aussi menés à Saint-Esprit, dans Lanaudière, où la Cabane à sucre Constantin Grégoire possède un évaporateur de D&G qui doit bien avoir plus d’un quart de siècle. «Lorsqu’on l’a eu je devais avoir 11 ou 12 ans, se souvient le propriétaire de la cabane à sucre, Bruno Martel, aujourd’hui âgé de 38 ans. Un évaporateur peut durer entre 30 et 40 ans, si on lui fait attention. Il y en a même qui peuvent aller jusqu’à 50 ans. C’est très durable», affirme celui qui a repris les rênes de l’entreprise fondée en 1970 par son grand-père.
Un des actuels copropriétaires de Dominion & Grimm, Vincent Pepin, se réjouit de voir que son entreprise compte des clients de très longue date. «Il y en a qui m’ont vu quand je passais le balai au travail à 13 ans! se rappelle le dirigeant de l’entreprise rachetée par son père en 1962. Depuis que je suis jeune, j’ai souvent vu trois et même quatre générations de propriétaires. Les cabanes à sucre, c’est très familial. Les parents transmettent leur passion de l’érable à leurs enfants qui prennent la relève et ainsi de suite.»
Cette fidélité est précieuse aujourd’hui puisque la concurrence est plus féroce que jamais. «Dans les années 1980-90, Dominion avait le monopole, mais maintenant la compétition est plus forte puisque l’acériculture s’est développée ces dernières années», observe Bruno Martel, de la Cabane à sucre Constantin Grégoire.