Ça brasse à l’usine Molson de Longueuil
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Au lendemain d’un vote de mandat de grève à 99 %, des travailleurs de la nouvelle usine de Molson, à Longueuil, en avaient long à dire hier sur leurs conditions de travail.
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« Avec des augmentations salariales de 2,25 % par année, alors que l’inflation dépasse les 5 %, c’est sensiblement un peu rire de moi », a lancé au Journal, piqué, Patrick Villeneuve, qui travaille au brassage de la bière à Longueuil.
Dimanche, plus de 99 % des 320 travailleurs en assemblée ont confié un mandat de grève à la Section locale 1999 des Teamsters pour montrer les dents.
Hausses salariales
Depuis le 31 décembre dernier, la convention collective des 424 travailleurs est échue et même si des discussions ont été entamées le 10 janvier, les syndiqués sont d’avis que l’on joue avec leurs acquis.
Au menu : un pouvoir d’achat qui s’effrite et des régimes de retraite moins attrayants qu’avant, dénoncent les travailleurs interrogés hier.
« Aux dernières négociations, mon fonds de pension est passé de prestations déterminées à cotisations déterminées et encore aujourd’hui, on nous demande des concessions là-dessus », souligne amèrement Patrick Villeneuve.
Pour Giovanni Spallone, qui répare les camions servant à livrer la bière, l’attitude de Molson est déplorable. « On n’est même pas capables de garder le statu quo », va jusqu’à dire le secrétaire syndical.
« Depuis 2009, on a perdu énormément d’avantages, dont les assurances, les régimes de retraite et plusieurs bénéfices au niveau du normatif », lance-t-il.
Molson se défend
Hier, Molson a réagi au Journal en faisant valoir tout à fait le contraire.
« Molson Coors offre depuis longtemps des emplois bien rémunérés et nous offrons à nos employés de Montréal un salaire concurrentiel », a assuré Frédéric Bourgeois-LeBlanc, aux communications corporatives.
« Nous sommes déçus de ne pas avoir pu en arriver à une entente pour le moment, mais notre objectif demeure d’en arriver à une entente avec nos employés syndiqués qui soit à la fois juste et équitable », a-t-il conclu.
Les deux parties doivent se rencontrer jeudi pour tenter de dénouer l’impasse.