Pas facile de recruter des infirmières au Québec
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Sur les 4000 infirmières qu’il manquait dans le réseau de la santé lors de l’actuel exercice financier allant du 1er avril 2021 au 31 mars prochain, le gouvernement Legault a réussi à pourvoir seulement 638 postes vacants de personnel infirmier.
C’est en me basant sur le nouveau Budget de dépenses de la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, que j’en arrive à ce malheureux constat.
Selon le « Dénombrement redressé des effectifs des organismes publics » du Budget de dépenses, le personnel infirmier comptait 71 748 postes (équivalents temps complet) en 2021-22, soit à peine 638 de plus qu’en 2020-21.
Face à tous les efforts et incitatifs mis de l’avant par François Legault et son ministre de la Santé Christian Dubé pour attirer du personnel infirmier dans le réseau de la santé, force est de constater que le résultat de leurs démarches d’embauche est vraiment décevant.
PRÉCÉDEMMENT
Lors de l’exercice financier précédent, soit celui de 2020-21, le gouvernement Legault avait, heureusement, réussi à embaucher 3698 infirmiers et infirmières supplémentaires pour lutter contre les ravages de la pandémie de la COVID-19.
À cela, s’ajoutaient l’embauche et l’intégration de 10 000 préposés additionnels aux bénéficiaires en centres d’hébergement et de soins de longue durée, c’est-à-dire dans les CHSLD, lesquels établissements avaient été durement frappés lors de la première vague de la pandémie du coronavirus.
DÉCOMPTE COVID-19
Afin de lutter contre les nombreuses vagues de COVID-19, on évalue à quelque 33 500 le nombre d’employés (équivalents temps complet) additionnels qui travaillent dans le réseau de la santé et des services sociaux lors de l’actuelle année financière.
Outre l’ajout des préposés aux bénéficiaires des CHSLD et des infirmiers et infirmières, il appert que le réseau de la santé a recruté 19 000 autres personnes pour occuper divers postes d’appui (administratif, encadrement, etc.) à leur personnel de première ligne.
L’ÉTAT SE GONFLE
Dans son budget de dépenses, le Secrétariat du Conseil du trésor évalue à environ 57 milliards de dollars le montant des dépenses de rémunération qu’il lui en coûtera lors du nouvel exercice financier 2022-23.
C’est 12,2 milliards de plus (+ 27,3 %) qu’en 2018-19, année où François Legault a pris le pouvoir lors des élections d’octobre 2018.
Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Legault, quelque 62 560 employés (équivalents temps complet) ont été ajoutés sur le « payroll » de l’État québécois. Ce qui donne une augmentation des effectifs de l’État de 12,2 %.
À elle seule, la lutte à la COVID-19 lors des deux derniers exercices financiers a nécessité l’embauche de 33 500 employés additionnels.
C’est donc dire que la fonction publique et la fonction parapublique, pour répondre aux besoins « normaux » de la population québécoise, ont grossi leurs rangs de 29 060 employés.
L’ENSEIGNEMENT
Mis à part sa grande préoccupation pour la santé et les services sociaux, le gouvernement Legault tient régulièrement à nous rappeler qu’il a pour seconde priorité la réussite et la persévérance scolaires.
Il évalue à 5,7 milliards de dollars les diverses initiatives en éducation qu’il a mises en place depuis l’automne 2018, soit depuis son arrivée au pouvoir.
Et lors de la présentation de son nouveau budget 2022-23, le ministre des Finances Eric Girard a annoncé des investissements additionnels de 1,6 milliard pour les cinq prochaines années, dont 204 millions de dollars pour assurer l’attraction et la rétention du personnel scolaire.
Cela dit, le personnel enseignant a très peu augmenté sous le gouvernement Legault.
Le nombre de professeurs (équivalents temps complet) s’élève aujourd’hui à 81 835, c’est à peine 1588 de plus qu’en 2018.
Chose certaine, la faible augmentation du nombre d’enseignants ne représente qu’une parcelle des investissements additionnels de 5,7 milliards $ que le gouvernement Legault affirme avoir effectués depuis 2018.
DÉNOMBREMENT DES EFFECTIFS
Fonctions publique et parapublique