The One Dollar: quête identitaire réussie pour Sophie Desmarais
Elle brille dans la pièce de théâtre The One Dollar
Coup d'oeil sur cet article
Si la pandémie a permis de montrer que le télétravail fonctionne, la pièce The One Dollar Story confirme qu’une collaboration à distance France-Québec peut aboutir à du théâtre de qualité.
Il faut dire que ce spectacle solo présenté au Théâtre Prospero est porté magistralement par Sophie Desmarais, qui incarne une femme éclopée à la recherche de ses racines.
Cette première performance seule sur les planches par cette actrice est intelligemment soutenue par une mise en scène sobre, mais parfois inventive, signée par le Français Roland Auzet.
Le riche texte de son compatriote Fabrice Melquiot contribue certainement à rendre ce périple intéressant. Il amène le public à traverser différentes époques, notamment les années 60, mais aussi les États-Unis, du Nouveau-Mexique à l’Oregon avec un détour par Montréal. Ceci se réalise par la bouche du personnage principal, Jodie Casterman, qui raconte sa vie et celle de ses parents.
Une naufragée
Déjà écorchée par la vie, cette femme voit son destin basculer lorsque son père adoptif mourant lui révèle un secret concernant ses origines. Elle part alors dans une quête identitaire pour démêler le tout. Dans cette aventure, Sophie Desmarais porte avec sensibilité celle qui se considère toujours comme une fille, malgré ses 40 ans.
La comédienne rend avec justesse son héroïne blessée et en colère par l’abandon de sa mère et le mensonge qu’elle a découvert. La violence de ses émotions contraste à merveille avec la désinvolture et l’humour dont elle fait parfois preuve en parlant d’elle ou des autres personnages.
Sophie Desmarais réussit avec brio à non seulement incarner Jodie, mais aussi les différents protagonistes. Dans un texte touffu qui ne lui donne aucun répit, elle change de ton avec aisance.
Après des débuts exigeants pour le public, l’intrigue devient plus limpide au fur et à mesure qu’évolue le spectacle. Des allégories viennent enrichir cette proposition qui emprunte tant à la littérature qu’à la culture pop. La trame prend souvent des détours originaux. À preuve, un extraterrestre se mêle à l’action, un des moments marquants de cette œuvre.
Ce fascinant naufrage se conclut avec l’explication du titre de la pièce. Jodie se laissera-t-elle complètement abattre ou sera-t-elle prête à renaître de nouveau ?
► Jusqu’au 16 avril au Théâtre Prospero.
The One Dollar Story ★★★★
- Une mise en scène de Roland Auzet
- Avec Sophie Desmarais