Une société d’État aux petits soins pour un gros client de Bombardier
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Pour célébrer le 100e avion Global 7500 de son histoire, Bombardier a déroulé hier le tapis rouge pour son client millionnaire VistaJet, financé à coup de millions de dollars par Exportation et développement Canada (EDC).
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Hier après-midi, Bombardier avait convié médias et employés pour célébrer « la livraison historique du 100e avion Global 7500 » à son Centre de finition Laurent Beaudoin de Dorval.
Pour l’occasion, le PDG de Bombardier, Éric Martel, et le fondateur et président de VistaJet, Thomas Flohr, ont fait leur entrée dans la salle en foulant un tapis rouge, sous les acclamations des employés.
« On est extrêmement heureux d’avoir un client comme VistaJet, qui nous a été loyal depuis plusieurs années », a répété Éric Martel en mêlée de presse, après avoir échangé sur scène en anglais avec son grand patron.
À ce jour, VistaJet, qui a des filières dans plusieurs juridictions, a plus de 80 produits de Bombardier. Le Global 7500 exposé hier est leur dixième.
Ces deux dernières années, Exportation et développement Canada (EDC) a financé la vente d’aéronefs de Bombardier à VistaJet Group Holding Limited, a confirmé hier la société de la Couronne au Journal.
EDC, qui ne verse pas de subvention, offre aux entreprises d’ici des solutions des prêts commerciaux, de placements en capitaux propres et d’assurance.
- Écoutez Yves Daoust, directeur de la section Argent du Journal de Montréal et du Journal de Québec, sur QUB radio :
Transactions à Malte
En deux ans, EDC a participé à quatre transactions de financement ou de refinancement entre Bombardier et VistaJet, à Malte, a détaillé EDC.
En octobre 2021, entre 100 M$ et 200 M$ ont servi à la vente de moteurs, composantes ou pièces de rechange aéronautiques, ou services connexes.
Fin février 2021, entre 300 M$ et 400 M$ ont été versés pour la vente d’avions.
En 2020, deux transactions ont eu lieu à cinq jours d’intervalle, soit une entre 400 M$ et 500 M$ pour la vente de moteurs, composantes, pièces de rechange aéronautiques ou services connexes, et une autre évaluée entre 25 M$ et 50 M$ pour la vente d’avions.
Appareil à nouveau profitable
Par ailleurs, le PDG de Bombardier, Éric Martel, a dit hier que l’avionneur québécois engrangeait des profits depuis l’an dernier avec ses Global 7500.
« La qualité du produit parle d’elle-même », a affirmé de son côté le président de VistaJet, Thomas Flohr, à propos des avions québécois.
Dans la salle, des employés de Bombardier interrogés par Le Journal se sont dits fiers de pouvoir travailler sur un avion aussi prestigieux.
Emin Mesbakh, mécanicien prévol depuis quatre ans, s’est dit privilégié d’avoir pu participer à la fabrication de l’avion de luxe.
« C’est la Ferrari du monde de l’aviation. C’est un privilège. Ça apporte l’euphorie », a conclu l’homme de 27 ans, en regardant l’appareil.
QUI EST THOMAS FLOHR ?
Âge : 62 ans
Pays de naissance : Suisse
Principale réalisation : Fondateur et président de VistaJet, une entreprise qui loue à l’heure de vol des avions d’affaires dont elle est propriétaire
Fortune en mars 2018 : 2,3 milliards $ US
Fortune actuelle : 200 millions $ US
–Avec la collaboration de Philippe Langlois