Marché immobilier : doit-on acheter maintenant ou attendre que ça se calme?
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«Achetez tout de suite, les prix vont continuer à augmenter», «Attendez un peu, ça va finir par se calmer». Pas facile de se retrouver dans les conseils de tous et chacun à l’heure où les paroles d’experts ne font pas consensus en matière d’immobilier. Conseil à tous les futurs acheteurs désemparés: «La patience est la mère de toutes les vertus».
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Plus de la moitié des jeunes canadiens âgés entre 18 et 34 ans ont décidé de mettre leur projet d’achat de maison en veilleuse et 90% d’entre eux croient que les prix continueront d’augmenter au cours des 12 prochains mois, selon un nouveau sondage de la Banque Scotia.
«Il n'est pas étonnant, dans un contexte de hausse du coût de la vie, de pénurie de logements et d'augmentation de la demande, qu’ils aient l'impression que la propriété est hors de leur portée», indique Vincent Déziel, vice-président régional, Est du Canada à la Banque Scotia.
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Les «derniers miles» de la fièvre immobilière
Ces jeunes sondés ont-ils raison de mettre sur pause leur projet d’achat par crainte de devoir payer plus cher? Oui... et non.
«La forte croissance des prix est derrière nous et il faut être conscient qu’avec la hausse prochaine des taux d’intérêt, le marché va se calmer», anticipe Charles Brant, directeur du Service de l’analyse du marché à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Ces hausses successives du taux d’intérêt directeur par la banque centrale du Canada sont attendues de pied ferme au cours des prochains mois, en commençant le 13 avril, pour rééquilibrer l’offre et la demande sur le marché immobilier.
«Les propriétaires vendeurs pourraient être plus nombreux à mettre leur propriété sur le marché pour profiter d’une situation de financement encore très favorable pour les acheteurs», note Charles Brant.
En revanche, les prix des maisons ne risquent pas de baisser pour autant. L’augmentation des prix devrait se poursuivre, mais elle sera moins rapide. Selon les dernières données de Centris en date de la fin 2021, la province a connu des hausses de prix de 20% par rapport à l’année dernière. Selon l’APCIQ, ces augmentations devraient plutôt se situer aux alentours de 10 à 15% au cours des prochains mois, tout dépendant des régions.
Une situation qui convainc plusieurs de repousser le projet d’achat à plus tard. D’ailleurs, toujours d'après le sondage de la Banque Scotia, 59 % des Canadiens préféreront rénover leur maison plutôt que d'en acheter une autre en 2022.
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Vers la fin de la surenchère?
Ce qui risque surtout changer dans la seconde moitié de l’année 2022, c’est la décélération de la surenchère. Une bonne nouvelle pour les acheteurs qui pourront parcourir les offres plus rationnellement, sans se sentir contraint d’acheter impulsivement.
«La surenchère entraîne la forte augmentation des prix, mais comme on prévoit moins de demande, il y aura moins de surenchère et les conditions seront plus favorables pour magasiner au cours des prochains mois», explique Charles Brant.
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Alors, acheter maintenant ou attendre?
«Les millénariaux devraient attendre quelques mois pour pouvoir magasiner dans un marché où l’offre sera plus intéressante et en attendant, ils ont tout intérêt à amasser une mise de fond la plus importante possible pour réduire leur emprunt hypothécaire», croit Charles Brant.
Attention toutefois à ne pas sous-estimer la hausse des taux d’intérêt dans votre budget de paiement hypothécaire, surtout si vous optez pour un taux variable, prévient Vincent Déziel de la Banque Scotia.
«Dans tous les cas, l’achat d’une maison doit être planifié. Ce n’est pas une décision qui doit se faire sur un coup de tête non plus», insiste-t-il.