Tournoi des Maîtres: Tiger et les autres
Attirant tous les projecteurs, Tiger permet aux gros canons de se concentrer sur les choses sérieuses au Tournoi des Maîtres
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AUGUSTA | Les jeux sont faits, rien ne va plus. Les spéculations sont terminées et un chapitre de l’histoire de cette 86e édition du Tournoi des Maîtres est déjà rédigé. Rôdant sur l’Augusta National depuis dimanche, Tiger Woods accapare toute l’attention. Bondira, bondira pas ? Les quatre prochains jours permettront de compléter le manuscrit 2022.
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À 46 ans, le Tigre peut surprendre à tous moments. Qui ne se souvient pas de la spectaculaire ronde finale en 2019 où il a rugi en maître pour remporter son 15e titre majeur en carrière, le premier en revenant de l’arrière ?
Bien qu’il croit être en mesure de gagner à nouveau, la compétition sera féroce au fil des quatre prochains jours.
Tous les projecteurs braqués sur le phénomène qui fait un retour au jeu depuis son terrible accident de février 2021 permettent de retirer la pression sur les gros canons.
Car Tiger pompe littéralement toute l’énergie des « patrons » sur le parcours et des médias du monde entier.
Plateau relevé
Nombreux sont ceux qui lorgnent un premier sacre dans la Mecque du golf. Tous les poids lourds sont présents.
À l’exception du triple champion Phil Mickelson qui est persona non grata depuis des semaines en raison de ses frasques reliées à la ligue professionnelle financée par les Saoudiens et qui a pris un pas de recul du sport, 24 des 25 meilleurs golfeurs au monde apparaissent dans ce plateau comptant 91 participants.
Du lot, Rory McIlroy cherche depuis 2010 à mettre la patte sur ce veston vert. En 2011, il avait mené les 54 premiers trous jusqu’à une ronde finale désastreuse de 80 (+8).
Le Nord-Irlandais cherche encore à compléter son Grand Chelem. Il ne manque que le Masters aux côtés de ses titres aux omniums américain (2011), britannique (2014) et au Championnat de la PGA d’Amérique (2012 et 2014).
Il l’attend depuis huit ans après l’avoir vu à nouveau glisser entre ses mains dans un duel au sommet contre Patrick Reed en 2018.
Rory ne s’en fait plus autant qu’auparavant. Cette quête obsessionnelle s’est estompée alors que les priorités de l’athlète de 32 ans, maintenant papa, ont changé.
« J’ai maintenant moins de pression. Mon meilleur résultat sur ce parcours est venu dès ma première occasion de compléter ce Grand Chelem en 2015, a-t-il rappelé à propos de sa quatrième place.
« J’avais tout donné et ce n’était pas suffisant face à Jordan qui avait été sensationnel. La réussite du Grand Chelem reste importante à mes yeux, mais je ne la vois plus du même œil. Je veux m’offrir des chances de gagner ce tournoi. Il suffit d’exécuter le plan au bon moment, d’être patient et discipliné. Je crois que c’est la recette sur ce parcours. »
Concours canadien
Dans un autre ordre d’idée, c’était le retour du traditionnel concours de normales 3, cet après-midi, sur le petit parcours du National.
Un moment pour décompresser et s’évader dans un esprit familial et dans la bonne humeur. Après deux ans d’absence en raison des éditions à huis clos de 2020 et à spectateurs réduits en 2021, on a aperçu les grandes vedettes en compagnie de leur conjointe et leurs enfants.
Ceux-ci ont fait craquer des cœurs en se promenant aux quatre coins du parcours avec leur habit blanc de cadet au nom de leur père. Plusieurs, petits et tout-petits, ont même profité de l’occasion pour s’élancer et mériter des applaudissements.
Sur la feuille de pointage, deux noms se sont démarqués des 68 inscrits avant que la pluie et les orages viennent gâcher tant l’atmosphère que l’après-midi.
Les Canadiens Mike Weir et Mackenzie Hughes ont terminé au premier rang avant que la compétition ne soit interrompue. Chacun à -4 au bout de neuf trous, ils ont devancé par un coup les Larry Mize, Kevin Na et Cameron Davis qui ont aussi pu terminer leur parcours avant l’arrêt du jeu.
Par chance, puisque si l’évènement avait été complété, les carottes de Hughes et Weir étaient cuites. Aucun des vainqueurs de ce concours n’a réussi à gagner le Masters par la suite. La fameuse malédiction.
Mais le jeune Canadien de 31 ans s’est surtout félicité d’avoir gardé ses enfants au sec, eux qui étaient plus intéressés par les balles roulant vers les étangs.
« C’était ma grande priorité. Il fallait que les enfants, et non la balle, restent sur le gazon, a-t-il plaisanté. J’en suis à ma troisième présence ici et c’est la première fois que je peux participer à ce concours. C’est plaisant de pouvoir vivre un moment en famille avant le plus gros tournoi de l’année. »
C’est maintenant le moment de passer aux choses sérieuses. Le premier coup de départ de cette 86e édition du Masters est prévu à 8 h.
86e TOURNOI DES MAÎTRES
- Parcours : Augusta National
- Architecte : Allister Mckenzie et BobbyJones Jr (1932)
- Champion en titre : Hideki Matsuyama
- Bourse totale (2,07 M$ au champion) : 11,5 M$
- Verges : 7510
- Normale : 72
- Score moyen depuis 1942 : 74,01 coups
- Distance moyenne des coups de départ en 2021 : 288,13 verges
- Plus haut score sur un seul trou dans l’histoire : 13 coups. Tommy Nakajimi au 13e, normale 5, en 1978. Tom Weiskopf sur la normale 3 du 12e en 1980. Sergio Garcia au 15e, une normale 5.
- Golfeur ayant plongé le plus profond sous la normale dans l’histoire : Dustin Johnson, en 2020, à -20 au 15e fanion
- Golfeurs internationaux actifs ayant inscrit le plus d’aigles à Augusta : Adam Scott, Jose Maria Olazabal et Berhnard Langer avec 11
10 h 34
- Tiger Woods
- Louis Oosthuizen
- Joaquin Niemann
13 h 52
- Jordin Spieth
- Victor Hovland
- Xander Schauffele
1996
Année où Tiger Woods a raté le couperet pour l’unique fois de sa carrière à Augusta. Il figurait parmi les 5 amateurs du plateau à sa deuxième présence au Tournoi des Maîtres. L’année suivante, à sa première présence pro, il avait écrasé la compétition par 12 coups ! Il dispute son 24e Masters.
47
Nombre d’aigles réussis par le plateau lors de l’édition 2015, le record absolu. Il s’en était inscrit 20 uniquement sur la normale 5 du 13e, Azalea.