Patinage de vitesse: Kim Boutin signe son meilleur résultat en carrière au mondial
La patineuse de Sherbrooke termine au 2e rang au classement cumulatif
Kim Boutin a obtenu le meilleur résultat de sa carrière au championnat mondial en terminant au deuxième rang du classement cumulatif.
• À lire aussi: Peu importe la couleur de la médaille
Ne détenant qu’une mince avance de trois points en tête du classement cumulatif après la première journée, Boutin savait que tout allait se jouer lors des deux dernières épreuves de la journée.
La quadruple médaillée olympique a dû s’incliner devant Minjeong Choi qui a remporté le 1000 m et la Super finale du 3000 m à chaque fois devant Boutin pour s’imposer au général.
Choi a amassé 107 points comparativement à 84 points pour Boutin. Impériale toute la fin de semaine, la Coréenne remportait un quatrième titre mondial en carrière et un premier depuis 2018.
De la constance
« Je suis contente de mon championnat parce que j’ai été constante, ce qui est très difficile à réussir, a souligné Boutin dont le meilleur résultat au cumulatif avant cette année avait été une 3e place en 2019. Ma constance est ce dont je suis le plus fière. Ce fut une belle expérience qui démontre où je suis rendue et me fait réaliser ce que je dois améliorer. »
Lutte à deux
Boutin conclut le mondial avec trois médailles d’argent individuelles. Écartée de la finale A au 500 m, Choi a toutefois remporté les trois autres épreuves. La Super finale ne sert que pour le classement cumulatif et on n’y décerne pas de médaille.
« C’était le tout pour le tout entre nous deux, a résumé Boutin. La gagnante de la Super finale allait remporter le titre au cumulatif. En raison de l’absence de très bonnes patineuses [Arianna Fontana et Suzanne Schulting entre autres], c’était une bataille à un contre un et c’est un défi de plus. Minjeong est une machine d’endurance et je dois apprendre à dépasser. J’ai bien géré mon 3000 m. ».
« Contrairement aux Jeux où la priorité était d’être heureuse, j’ai ajouté la composante compétition au mondial, de poursuivre Boutin qui avait vécu une expérience très pénible aux Jeux de 2018 à Pyeongchang. Malgré cet ajout, j’ai réussi à garder le sourire. J’ai ressenti le stress, mais c’est normal de vivre des hauts et des bas comme en F-1. »
La patineuse de Sherbrooke ne veut pas regarder trop loin, mais les chances qu’elle soit sur la ligne de départ en Italie en 2026 sont très bonnes. « J’y vais un an à la fois, mais j’ai envie d’y croire, a-t-elle souligné. J’aurai 31 ans en 2026 et ça va être un beau défi. Mes performances du mondial me donnent le goût d’aller en chercher encore plus. »
Vice-championne mondiale au cumulatif l’an dernier, Courtney Sarault a terminé en 5e place.
« Une 5e place c’est très bien, a-t-elle indiqué. Je suis très fière compte tenu d’où j’étais il y a deux semaines. »
La revanche du relais
Dans le relais 3000 m, Boutin et ses coéquipières Sarault, Florence Brunelle et Alyson Charles ont savouré leur revanche des Jeux olympiques alors qu’elles avaient terminé au pied du podium.
Dans une finale à couper le souffle, le quatuor canadien a remporté l’argent. De l’extérieur, la Coréenne Choi a soufflé la victoire aux Canadiennes qui avaient dominé pendant toute la course.
« Nous avons connu une bonne course et rebondi après notre performance à Pékin, a résumé Boutin. Nous étions très unies et nous avons bien exécuté notre plan. J’ai eu un léger contact avec la Néerlandaise dans le dernier virage et je n’ai jamais vu venir la Coréenne de l’extérieur. Ça faisait longtemps que je n’avais pas fini un relais. »
À Pékin, Sarault avait terminé le relais. L’entraîneur de l’équipe canadienne, Sébastien Cros, a modifié l’ordre au mondial. « On a démontré ce qu’on voulait, a mentionné Brunelle qui n’a pas pris part aux épreuves individuelles. On a tenu plusieurs rencontres d’équipe. On a rebondi et tourné la page sur Pékin. J’avais hâte de foncer. Avec une seule course, j’ai appris à gérer cette situation. »
Dion est vice champion du monde
Un résultat inattendu à la Super finale 3000 m pour le patineur montréalais
Pascal Dion a fait vibrer l’aréna Maurice-Richard avec deux dépassements dans les derniers tours de la Super finale 3000 m qui lui ont permis de remporter la course et, surtout, de mettre la main sur le titre de vice-champion du mondial au classement cumulatif.
Pointant au 4e rang du classement général avant de s’élancer pour la dernière épreuve individuelle de la journée à cinq points des deux détenteurs de la seconde place, Dion a joué de patience avant de réussir à dépasser le Coréen Lee June Seo et le Belge Stijn Desmet, qui le devançaient au classement.
Déjà couronné champion pour une deuxième année consécutive au cumulatif après trois épreuves en raison de ses trois victoires, le Hongrois Shaoang Liu n’a fait qu’acte de présence en Super finale, conservant ses énergies pour le relais 5000 m seulement 30 minutes plus tard.
Ce titre de vice-champion couronne de loin la meilleure saison en carrière pour Dion, qui a raflé le titre de la Coupe du monde sur 1000 m, gagné deux médailles au mondial devant ses partisans et remporté l’or olympique au relais.
« Ce titre de vice-champion mondial représente tellement pour moi, a souligné Dion, qui ne comptait qu’une médaille en Coupe du monde avant cette saison. Ça récompense tout le travail investi pendant tellement d’années. Je n’avais pas de grandes attentes en me présentant au mondial. Je ne m’attendais pas de terminer en deuxième place au cumulatif. »
« J’avais tellement mal aux jambes lors de la Super finale », de poursuivre Dion, qui a eu droit à de chaleureuses accolades des entraîneurs Sébastien Cros et Marc Gagnon au terme de sa victoire. « La foule a joué un grand rôle et m’a poussé dans les derniers tours. C’est un sentiment tellement le fun de sentir la foule. »
Champion de la Coupe du monde sur 1000 m, Dion n’a pas été en mesure de se qualifier pour la finale A de son épreuve de prédilection, mais il n’a pas baissé les bras et il a remporté la finale B pour récolter des précieux points dans la bataille ultime pour la deuxième place au cumulatif.
« L’enjeu était grand en Super finale parce que je ne devais pas me laisser dépasser, a-t-il expliqué. Dès qu’un de mes adversaires tentait de s’échapper, je devais le suivre. C’était dur physiquement et mentalement. »
Avec sa médaille d’argent au 1500 m et sa victoire en finale B sur 500 m, samedi, Dion a terminé avec 63 points. Lee a mérité le bronze avec 55 points alors que Desmet a terminé en 4e place avec 39 points. Champion olympique sur 500 m à Pékin, Liu a fait cavalier seul avec 104 points.
De son côté, Steven Dubois a vu son parcours s’arrêter en demi-finale du 1000 m. Son résultat n’a pas été suffisant pour lui permettre de se faufiler dans le top 8 des patineurs retenus pour la Super finale. Il occupait le 10e rang au classement cumulatif avant la dernière journée et il avait toujours des chances de gravir les quelques échelons manquants. Il a finalement conclu en 12e position, alors que Jordan Pierre-Gilles a pris la 16e place.