Charest n’a pas mis fin aux pluies acides
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Débusquer les fausses nouvelles, vérifier les déclarations des politiciens, trouver les vrais chiffres : notre Bureau d’enquête, basé à Montréal et Québec, est spécialisé dans l’art de rétablir les faits. Chaque samedi, nos journalistes et recherchistes vous présentent leurs trouvailles pour vous permettre d’y voir plus clair dans l’actualité de la semaine.
L'ÉNONCÉ
Dimanche dernier, Jean Charest a annoncé sur Facebook l’appui d’un sénateur canadien dans sa course au leadership, qui a vanté ses mérites en environnement.
« J’ai connu Jean Charest alors qu’il était un très jeune ministre du gouvernement de Brian Mulroney, dans lequel il a brillé en tant que premier ministre de l’Environnement “vert”, en ayant mis fin aux pluies acides », peut-on lire dans la citation du sénateur du Nunavut Dennis Patterson.
LES FAITS
Jean Charest n’a pas « mis fin » aux pluies acides au pays, puisque le problème affecte encore l’environnement, selon des experts que l’Heure juste a consultés. La principale cause est la combustion du charbon, encore utilisée pour produire de l’électricité, surtout aux États-Unis. Certes, le problème est moins criant qu’il y a une trentaine d’années, notamment grâce à des systèmes antipollution qui captent les contaminants et à la baisse de popularité du charbon comme combustible.
« Alors que M. Charest était ministre de l’Environnement en 1991, il a conclu un très important accord sur les pluies acides avec Washington, [soit] l’Accord Canada–États-Unis sur la qualité de l’air », a donné comme explication Laurence Tôth, l’attachée de presse de M. Charest. Or, M. Charest est arrivé à la tête du ministère de l’Environnement en avril 1991, soit un mois après la signature de l’Accord par le Canada. Il a cependant participé à la concrétisation des principes de l’Accord, notamment en investissant pour le contrôle des émissions de contaminants.
– Pascal Dugas Bourdon
Le chiffre de la semaine : 234 322 $
C’est le montant moyen des nouvelles hypothèques contractées au Québec de juillet à septembre 2021, selon la SCHL. Dans la région de Montréal, les nouvelles hypothèques valaient 300 590 $ pour la même période et dans la région de Québec, 206 412 $. En guise de comparaison, les nouvelles hypothèques contractées pour l’ensemble du Canada étaient de 371 584 $ et chez nos voisins ontariens, 464 717 $. En 2012, au Québec, les nouvelles hypothèques étaient 32 % moins élevées, soit 159 661 $. Au début de la pandémie, entre janvier et mars 2020, elles étaient de 189 400 $.
— Marie Christine Trottier