Crise du logement: la démission de la ministre Laforest réclamée
Coup d'oeil sur cet article
Déplorant son inaction face à la crise du logement, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) réclame la démission de la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, et n'hésite pas à parler d’«incompétence notoire».
• À lire aussi: Reconnaissance d’une crise du logement: «Trop peu, trop tard», dit l'opposition
• À lire aussi: Oui, il y a une crise du logement, admet finalement Québec
• À lire aussi: Des centaines de dollars de plus pour déménager
Craignant un 1er juillet particulièrement difficile, l’organisme accuse le gouvernement caquiste de ne pas avoir pris ses responsabilités, notamment de ne pas avoir voulu mettre en place un registre provincial des loyers.
«François Legault et Andrée Laforest ont démontré beaucoup trop souvent pendant leur mandat qu’ils méprisent les locataires, en refusant de comprendre les enjeux qui les touchent», a affirmé mercredi par communiqué Marjolaine Deneault, porte-parole du RCLALQ.
La crise du logement s’est aggravée au cours des dernières années au Québec, s’étendant au-delà des grands centres urbains comme Montréal. Des villes comme Gatineau, Shawinigan ou encore Sherbrooke ont ainsi vu le coût moyen des loyers augmenter, selon le rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) dévoilé en février dernier.
- Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec la ministre Andrée Laforest sur QUB radio:
Le taux d’inoccupation des logements locatifs est par ailleurs de 2,5% pour le Québec, soit sous le seuil d’équilibre de 3%. Pendant ce temps, une augmentation des tactiques frauduleuses pour chasser des locataires et augmenter les loyers a été constatée chez certains propriétaires immobiliers.
«Il y a un bris de confiance entre le gouvernement, les locataires et les organismes qui les défendent. Non seulement la CAQ se prête au jeu des lobbys de propriétaires immobiliers en s’abstenant de poser des gestes concrets pour mettre fin à la crise, mais son inaction découle d’une incompétence notoire qui doit se solder par la démission de la ministre», a avancé Mme Deneault, qui ne souhaite pas attendre les prochaines élections pour remplacer la ministre Laforest.
Pour la première fois au cours de son mandat, la ministre a reconnu mardi, dans une entrevue accordée au Journal de Québec, qu’il y a «une crise du logement» pour les 14 villes québécoises où le taux d’inoccupation est inférieur à 1%.
Elle a cependant avancé que le nouveau programme de 300 millions $ pour des logements abordables pourrait régler cette pénurie à moyen terme.
Une manifestation pour réclamer un contrôle des loyers sera d’ailleurs organisée samedi par le RCLALQ.