/finance/business
Navigation

La rémunération de 6,3 M$ de Charles Emond est «décente»

Charles Emond
Photo tirée du site de l’Assemblée nationale du Québec Le grand patron de la Caisse de dépôt, Charles Emond, a comparu hier en commission parlementaire à l’Assemblée nationale.

Coup d'oeil sur cet article

La rémunération de 6,3 millions $ versée l’an dernier au PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Charles Emond, est « décente », a assuré hier le président du conseil d’administration de la société d’État, Jean St-Gelais. 

• À lire aussi: Le grand patron de la Caisse reçoit une rémunération record

• À lire aussi: Les primes de la Caisse: ça dépasse l’entendement

« Le conseil considère que la rémunération du président et chef de la direction est tout à fait décente et appropriée », a déclaré M. St-Gelais en commission parlementaire, en soutenant que le secteur financier est « hautement concurrentiel ».

Quand la députée solidaire Ruba Ghazal a demandé au principal intéressé s’il était d’accord avec les propos de Jean St-Gelais, celui-ci a refusé de répondre. 

« Il est difficile pour moi de commenter sur ma propre rémunération », a-t-il prétexté.

  • Écoutez la chronique de Yves Daoust au micro de Richard Martineau tous les jours en balado ou en direct à 9h15 via l’app QUB et le site qub.ca :

« Gens de qualité mondiale »

« Lorsqu’on regarde les rendements de la Caisse, la performance est bonne [sur] un an, cinq ans [et] dix ans par rapport à [celle de] ses pairs, par rapport à ses indices de référence, et c’est pour ça que la rémunération est élevée », a quant à lui justifié le ministre des Finances, Eric Girard.

« On a un gestionnaire de classe mondiale, on doit payer pour avoir des gens de qualité mondiale », a-t-il ajouté.

Mme Ghazal et le député péquiste Martin Ouellet ont demandé à M. Emond s’il avait songé à renoncer à la « compensation » de 4 millions $ qu’il a reçue de la Caisse au cours des trois dernières années en remplacement de bonis que la Banque Scotia a refusé de lui verser lors de son départ de l’institution torontoise, en 2019.

Une fois de plus, le PDG de la Caisse a éludé la question. 

« J’allais perdre ces sommes-là », s’est-il désolé.

« Il y a une foule de facteurs qui ont fait que je me suis joint à la Caisse, a-t-il insisté. C’est le rôle d’une vie, c’est un privilège. »

« C’est un privilège, mais qui doit être monnayable avec 4 millions $ payés par les Québécois », a rétorqué la députée Ruba Ghazal.

Bond de 30 % en un an

En 2021, la rémunération totale des 1454 salariés de la Caisse a bondi de 30 % pour atteindre 510 millions $. La rémunération moyenne par employé a atteint 350 757 $, contre 176 172 $ en 2011, soit une progression annuelle moyenne de 7 %.

La Caisse a enregistré l’an dernier un rendement de 13,5 % contre 10,7 % pour son indice de référence. Sur cinq ans, son rendement s’élève à 8,9 % contre 8,6 % pour l’indice.

En Ontario, les PDG des deux plus importantes caisses de retraite ont engrangé 5,1 et 5,8 millions $ en 2021. En excluant sa compensation spéciale, Charles Emond a gagné 4,5 millions $ l’an dernier.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.