La pénurie de lait hypoallergène pour bébé est maintenant généralisée
Des parents craignent de graves conséquences pour leurs enfants
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La pénurie de préparation de lait pour bébé hypoallergène est désormais généralisée, au grand désespoir de plusieurs parents qui doivent multiplier les démarches pour en dénicher.
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Devant le rappel des produits Similac Alimentum survenu en février dernier, la clientèle concernée s’est tournée vers d’autres solutions, dont la préparation Nutramigen de la compagnie Enfamil.
Toutefois, les tablettes se sont rapidement vidées de ces produits alternatifs, faisant monter d’un cran l’inquiétude des parents, dont plusieurs arrivent à la fin de leurs provisions. Et le réapprovisionnement pourrait se faire en août seulement.
Cette situation touche toute l’Amérique du Nord et force le président américain à agir.
Plusieurs se disent réticents à essayer une formule alternative, de crainte qu'elle ne fonctionne pas.
C’est le cas d’Audrey Tremblay, qui ne sait plus à quelle porte frapper pour obtenir le lait hypoallergène dont ont grandement besoin deux de ses enfants.
«C’est vraiment problématique et ce lait est vraiment une nécessité», laisse tomber la mère de Lévis.
Elle craint que les problèmes de disponibilité aient de graves impacts.
«Ce n’est plus des hospitalisations de COVID, qu’on va avoir. Ce seront des hospitalisations d’enfants qui ont eu des réactions allergiques ou qui ne veulent plus boire. Ça va être problématique», se décourage Mme Tremblay.
Son voisin, Nicolas Isabelle, vit le même problème avec son bébé, qui n'est âgé que de 6 semaines.
«Elle en a besoin: autrement, elle ne fait que se tortiller, elle a mal au ventre», explique-t-il.
Après de multiples appels, il a réussi à trouver dans une pharmacie de Bellechasse quelques canettes du lait dont sa petite a besoin, mais il lui faudra bientôt en trouver d’autres.
«La regarder avoir mal, sans pouvoir rien faire, ce n’est pas la joie», ajoute le père.
Une autre mère de Québec a dû se rendre à Beaupré pour mettre la main sur les quelques produits restants.
Un peu d’espoir
L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) indique avoir interpellé le ministère de la Santé (MSSS) en vue de minimiser les impacts de ces problèmes d’approvisionnement.
«On s’attend à ce que les choses bougent un peu cette semaine ou la semaine prochaine», indique Marilie Beaulieu-Gravel, porte-parole.
Elle ajoute que Santé Canada a approuvé l’importation d’un format de concentré pour Nutramigen cette semaine. Le produit sera offert à la mi-juin, ce qui donnera un peu de répit à ceux qui l'utilisaient ou qui se sont tournés vers ce produit.
De son côté, le MSSS dit aussi travailler en étroite collaboration avec les grossistes et fabricants afin de trouver des solutions aux problèmes d’approvisionnement.
«Nous avons une trajectoire et nous faisons des recherches jusqu’en Europe pour éviter un manque d’approvisionnement. De plus, tous les professionnels de la santé ont été ou seront avisés de cette trajectoire», précise Marjorie Larouche, porte-parole.
Du côté de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OQP), on ignore quand les rayonnages seront de nouveau remplis.
«C’est la première fois que l’on voit quelque chose comme ça. C’est très rare», fait valoir le président, Bertrand Bolduc.
Il ajoute que le gouvernement fédéral et les fabricants tentent de faire importer des lots de ces produits qui n’étaient pas, à l’origine, destinés au Canada.
Abbott, la pharmaceutique qui fabrique le Similac alimentum, a indiqué par voie de communiqué espérer pouvoir reprendre d’ici deux semaines ses activités à l’usine de Sturgis, dans le Michigan, concernée par le rappel. Cette reprise facilitera l’approvisionnement.
«À partir du moment où nous redémarrons le site, il faudra attendre six à huit semaines avant que le produit ne soit disponible dans les rayons», est-il mentionné dans le communiqué.