Le conflit prend de l’ampleur
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L’ouverture du congrès de l’Union des municipalités du Québec a offert une démonstration très claire du bras de fer qui s’intensifie, sur une foule d’enjeux, entre le gouvernement Legault et les élus(es) des villes.
Après les déclarations incendiaires du maire Bruno Marchand la veille, à propos de l’étalement urbain et du troisième lien, on sentait bien l’agacement du premier ministre François Legault.
Qualifiant les arguments du gouvernement caquiste de fallacieux, le maire avait aussi qualifié son discours de « populiste dangereux ».
Appuyé par le président de l’UMQ et la mairesse de Montréal, M. Marchand en a rajouté, hier, soulignant qu’il fallait être capable de « penser en dehors de la boîte ».
À travers de petites blagues où il a parlé de « densifier » sa relation avec le maire de Québec, le premier ministre a aussi laissé entendre qu’il était plus facile de travailler avec Régis Labeaume.
Quand on sait à quel point ce dernier et le gouvernement étaient comme chien et chat, le message est sans équivoque.
Rôle accru
Le précédent maire de Québec, Régis Labeaume, n’a d’ailleurs pas manqué de souligner, lors du discours suivant l’hommage qui lui a été rendu, à quel point le combat pour l’autonomie des villes ne fait que commencer.
De fait, les maires et mairesses s’enlignent pour jouer un rôle accru de contrepoids face au gouvernement actuel.
Ce sera particulièrement vrai après la prochaine élection, si les projections conférant une majorité encore beaucoup plus importante à la CAQ se réalisent.
La fermeture à double tour exprimée par M. Legault face à une nouvelle fiscalité des villes laisse entrevoir une bataille féroce.
Comment lutter efficacement contre l’étalement urbain si les villes continuent de ne pouvoir compter à peu près que sur des revenus provenant des taxes foncières ?
Arrogance
Puis, une majorité écrasante de la CAQ viendrait assurément avec une arrogance encore plus manifeste.
Comme si le gouvernement avait l’impression de pouvoir agir à sa guise sur tous les fronts.
Comme preuve, voici une déclaration du ministre Éric Caire hier à l’Assemblée nationale.
Appelé à commenter les déclarations de Bruno Marchand la veille, il a lancé : « On verra, on s’en va en élections, on verra ce que la population en pense. »