Une année complètement folle pour Allison Russell
Des Grammy aux prix Juno, elle savoure sa percée aux États-Unis
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TORONTO | Depuis qu’elle a lancé son premier album solo, Outside Child, au printemps 2021, la notoriété de la Québécoise Allison Russell a grimpé en flèche aux États-Unis et si l’on se fie aux projets qui lui sont proposés, l’étoile de l’artiste folk de 42 ans n’a pas fini de scintiller.
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Il y a un mois, Russell était en lice pour trois prix Grammy. En fin de semaine, elle fait une visite éclair à Toronto parce qu’elle a obtenu deux nominations aux prix Juno et qu’elle chantera lors de la soirée d’ouverture, samedi soir.
Elle ne restera pas longtemps dans la Ville Reine. Dès dimanche matin, elle retournera à Nashville, où elle réside avec sa famille depuis quelques années, pour chanter aux funérailles de la vedette du country Naomi Judd, à la demande expresse d’Emmylou Harris.
En plus, à travers les nombreux concerts à son horaire au cours des prochains mois, elle écrit actuellement ses mémoires, dans lesquelles elle reviendra, comme sur son album, sur les événements de sa jeunesse marquée par les abus sexuels de son beau-père, à Montréal.
Comme si ce n’était pas assez, il n’est pas dit qu’elle ne deviendra pas comédienne puisque des scénarios lui ont été tendus. « C’est complètement fou. Il y a un effet boule de neige », s’exclame Allison Russell, rencontrée dans un hôtel de Toronto, vendredi.
Ne rien tenir pour acquis
Rassurez-vous, il ne faut pas passer plus que quelques secondes en sa compagnie pour réaliser qu’elle n’a pas attrapé la grosse tête et qu’elle apprécie tout ce qui lui arrive.
« Dans les arts, on ne sait jamais si on aura du travail. Alors, je prends ce qui passe. Ça fait 20 ans que je suis dans le métier et je sais qu’il ne faut rien tenir pour acquis et que ce ne sera pas toujours comme ça », analyse la talentueuse et sympathique auteure-compositrice-interprète.
Dans son agenda de première ministre, elle trouve même du temps pour écrire des chansons pour un deuxième album, qui sera « très différent » du premier.
« Je ne reparlerai pas de mon enfance cette fois. C’est assez », dit-elle en riant, tout en assurant qu’elle compte rester « émotionnellement authentique ».
Garder son français
En entrevue, Allison Russel s’exprime en français. Même si elle a quitté Montréal depuis deux décennies, elle n’a jamais oublié ses racines québécoises. Elle insère même des passages dans la langue de Tremblay dans ses chansons.
« J’essaye de ne pas perdre complètement mon français. À Nashville, je ne peux pas le parler beaucoup, mais j’essaye de regarder des films en français, de lire en français, ma fille de huit ans adore Passe-Partout, depuis que j’ai acheté les coffrets, les vieux, ceux que j’écoutais quand j’étais enfant. »
Elle songe même à revenir s’installer à Montréal dans quelques années avec sa petite famille. « Pour que ma fille puisse vivre ça. Elle est Canadienne. Et Québécoise aussi. »
Les principaux Québécois en lice aux prix Juno
Charlotte Cardin 6 : Choix du public, Single de l’année (Phoenix), Album de l’année (Phoenix), Artiste de l’année, Album pop de l’année (Phoenix), Vidéoclip de l’année (Meaningless)
Yannick Nézet-Séguin : Album classique solo de l’année (Introspection : Solo Piano Sessions), Album classique de l’année grand ensemble (Sibelius 3) et (Rachmaninoff : Symphony No. 1 et Symphonic Dances)
Cœur de pirate : Album instrumental de l’année (Perséides), Album francophone de l’année (Impossible à aimer)
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Allison Russell : Auteure-compositrice de l’année, Album roots contemporain de l’année (Outside Child)
Kaytranada : Enregistrement dance de l’année (Caution), Réalisateur de l’année
- Les premiers prix sont remis, samedi, lors de la soirée d’ouverture.
- Le gala télévisé des prix Juno est présenté dimanche, à 20 h, à CBC