Les ravages des stéroïdes: crise cardiaque foudroyante pour un sportif aguerri
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Kinésiologue, végétalien et sportif aguerri, Danny Roberge était reconnu comme étant la personne la plus en santé de son entourage avant qu’il ne soit foudroyé par une crise cardiaque.
Le 27 avril 2016, l’homme de 42 ans s’entraînait devant un sac de frappes dans une salle de sport de Montréal quand il s’est soudainement effondré au sol. Après maintes manœuvres de réanimation et défibrillations, son décès a été constaté moins d’une heure plus tard, à l’hôpital.
Selon le coroner Jacques Ramsay, Danny Roberge est décédé à la suite d’un événement cardiaque provoqué par la prise d’agents dopants. M. Roberge utilisait de la testostérone, recommandée par son médecin, en raison d’une légère déficience de cette hormone dans son corps.
Mais il faisait aussi un usage illicite d’anastrozole, utilisé pour limiter les symptômes des stéroïdes, et d’érythropoïétine (EPO), utilisée pour améliorer les performances sportives.
UN MODÈLE
Pour Danik Lafond, professeur de kinésiologie à l’Université de Montréal et ami de longue date de Danny Roberge, les circonstances de son décès sont surprenantes.
Il explique que l’homme 42 ans ne mangeait pas de viande et était même végétalien (végane). Il pratiquait aussi plusieurs sports en tout genre de façon «chronique». Il était donc loin du culturiste typique qui se dévoue uniquement à la prise de masse.
«Dans son entourage, c’est lui qui bougeait le plus et qui mangeait le mieux. En termes d’habitudes de vie saine, c’était un modèle. C’est incompréhensible», lance M. Lafond.
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PROBLÉMATIQUE RÉELLE
Ce dernier a d’ailleurs de la difficulté à croire que c’est uniquement la prise de produits dopants qui a emporté son ami dans la tombe. L’hypertrophie du cœur qui a joué un rôle dans le décès de M. Roberge et qui est attribuée à sa prise de stéroïdes peut aussi se développer chez les grands sportifs, souligne-t-il.
Néanmoins, il affirme que la consommation d’anabolisants est une problématique qui existe bel et bien au Québec. Une situation qu’il a lui-même constatée en tant que docteur en science de l’activité physique.
«Il y a un problème de compétence dans certains gyms. Il va falloir que la Santé publique se penche rapidement sur ce sujet.»