Plan de tuerie dans une école de Montréal: deux adolescents condamnés
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Deux ados qui avaient planifié en détail un massacre dans une école secondaire de Montréal en s’inspirant d’une tuerie de masse aux États-Unis s’en sont sortis avec une probation.
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« Ça glace le sang de penser à ce qui aurait pu arriver », n’a pu s’empêcher de commenter jeudi la juge Taya di Pietro, de la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec.
Face à elle se trouvaient deux jeunes ados, qui attendaient leur sentence pour avoir fomenté un plan pour commettre une tuerie qui n’est pas sans rappeler celle survenue mardi à Uvalde, au Texas.
Et ces deux jeunes, que l’on ne peut nommer étant donné leur âge, avaient un plan de match précis.
Aidés de deux autres adolescents de 16 ans, ils voulaient cibler leur école secondaire du quartier Saint-Michel, y mettre le feu pour semer la panique, puis « tirer sur ceux qu’on veut tirer » en diffusant de la musique au moyen de haut-parleurs pendant le massacre.
Comme Columbine
Ils avaient prévu une coordination à la minute près. Une jeune s’était procuré un livre anarchiste expliquant comment fabriquer un engin explosif artisanal, tandis qu’un autre disait avoir « contacté des gens pour des [pistolets] Tec-9 ».
« Ça va être la dernière journée de cours pour certains, préparez-vous pour le party, on va faire l’histoire », avait dit un des jeunes, tandis qu’un autre évoquait la tuerie de Columbine, qui, en 1999, avait fait 15 morts et 24 blessés dans une école secondaire américaine.
Leur projet est toutefois parvenu aux oreilles d’intervenants, qui ont immédiatement prévenu les policiers. Arrêtés et accusés de menaces, deux d’entre eux ont plaidé coupables, dont l’instigateur du plan.
Il a écopé de 15 mois de probation contre 12 pour sa complice, afin de favoriser leur réhabilitation.
Leur probation implique entre autres une limitation de l’utilisation des réseaux sociaux, de ne pas détenir d’armes et de rédiger des lettres d’excuses.
Conséquences réelles
Mais si les jeunes jurent qu’ils n’avaient jamais voulu mettre leur plan à exécution, les conséquences ont été terribles pour l’école, et en particulier pour un ado personnellement visé par le funeste plan.
« J’ai tout de suite compris le sentiment de ceux [qui ont vécu la tuerie de mardi] au Texas, a-t-il commenté avec aplomb jeudi. Je sais c’est quoi l’horreur que ça peut causer, et j’ai réalisé à quel point on était quand même chanceux au Québec d’avoir une coche de sécurité de plus qu’aux États-Unis. »
Sa mère a pour sa part témoigné avec émotion de la profonde détresse vécue par sa famille.
« On vit le choc, on se transpose aux parents au Texas qui vivent une situation irréelle, a pour sa part commenté le père. Ils vont traîner ça toute leur vie, ils vont militer contre les armes à feu, et ils ne seront pas écoutés. »