Accordons aux personnes handicapées, comme moi, la place qui leur revient
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Du 1er au 7 juin se déroule la 26e édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées. Je suis heureuse d’être de nouveau porte-parole de cet événement, qui vise à sensibiliser la population à la réalité des personnes handicapées. En tant que personne malentendante, ça représente beaucoup pour moi.
Au Québec, nous sommes plus d’un million de personnes à avoir une incapacité significative et persistante. Les statistiques socioéconomiques sur notre groupe de population ne sont pas toujours les plus encourageantes et nous poussent à repenser les façons d’accroître davantage notre participation à la vie en société. C’est pourquoi le thème de cette semaine, « Contribuer à 100 % », est particulièrement pertinent et me touche personnellement. Contribuer à 100 % à la société, c’est ce que je souhaite de tout cœur réaliser au quotidien, et ce, depuis que je suis toute petite.
Une belle occasion
Cette semaine est une belle occasion pour rappeler à toutes et à tous l’importance de reconnaître la place qui revient aux personnes handicapées, afin de faire en sorte qu’elles développent leurs capacités, réalisent leur potentiel, exercent un pouvoir sur leur vie et participent pleinement à la vie en société. Votre ouverture et vos actions peuvent faire une grande différence dans nos vies. En effet, les personnes handicapées peuvent accomplir la même activité qu’une personne sans incapacité dans bien des situations. Il suffit que les obstacles à leur participation soient éliminés. Si vous prenez part à l’action pour réduire ces obstacles, vous augmentez leur pouvoir d’agir.
De simples gestes peuvent faire la différence. Je me rappelle d’ailleurs ma première expérience dans un cours de natation quand j’étais jeune. Comme j’ai dû enlever mon implant cochléaire dans la piscine, je ne pouvais pas entendre les consignes du professeur.
Alors, j’ai nagé sans savoir combien de longueurs il fallait faire ni quel type de nage effectuer. Après le premier cours, j’ai demandé au professeur de m’aider à trouver une façon pour comprendre ses consignes, mais il n’a pas donné suite à ma demande.
Était-ce un manque de sensibilité à l’égard de mon incapacité auditive ou encore le fait qu’il n’était pas assez outillé comme formateur ? Difficile à dire. Dans tous les cas, le résultat a été le même : je n’ai pas été à l’aise de poursuivre le cours. Pourtant, une plus grande ouverture et une meilleure communication m’auraient permis de participer au cours à parts égales.
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Réfléchissez
Donc, peu importe votre rôle dans la société, je vous invite à réfléchir à la façon dont vous pouvez faire votre part afin de faire la différence. Le travail, les loisirs, la pratique artistique et sportive sont autant de domaines qui nous permettent à toutes et à tous de nous épanouir. Ils nous permettent de nourrir nos passions et de découvrir de nouvelles capacités.
Pourquoi ne pas permettre aux personnes handicapées d’explorer jusqu’où elles peuvent et veulent aller ? Tout le monde connaît bien l’expression « quand on veut, on peut ». Je préfère dire pour ma part « quand on veut, on explore ! » Je me dis toujours que si l’on ne relève pas nos défis, on ne pourra jamais s’améliorer.
Cette semaine, mais aussi toute l’année, laissez-nous contribuer à 100 % de nos capacités.
Merci,
Rosalie Taillefer-Simard, porte-parole de la Semaine québécoise des personnes handicapées