La PDG du CN refuse de s’excuser pour la rareté du français au sommet
Le Canadien National trouvera rapidement un francophone qui siégera au sein de son conseil d’administration, a promis la nouvelle patronne de l’entreprise, Tracy Robinson, qui n’a toutefois pas voulu faire son acte de contrition après la controverse des dernières semaines.
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« Au nom de votre compagnie, est-ce que vous êtes capable de présenter des excuses devant ce comité ? », a demandé le député néo-démocrate Alexandre Boulerice, qui avait fait adopter une motion il y a quelques semaines afin de convoquer les dirigeants de la compagnie de chemins de fer.
Devant le comité des langues officielles, Mme Robinson n’a pas voulu présenter des excuses aux Québécois, mais a promis de nommer d’ici quelques semaines un administrateur francophone.
« Ce que j’offre, c’est un engagement à nommer très bientôt un francophone du Québec. C’est une priorité pour moi et pour le conseil d’administration », a-t-elle affirmé en français.
Aucun francophone au CA
À l’hiver, le CN avait nommé l’ancien premier ministre Jean Charest comme administrateur. Mais il est resté seulement quelques semaines pour se lancer dans la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada.
« Un francophone, c’est suffisant ? Parce que normalement pour refléter la diversité linguistique canadienne, il devrait y avoir au moins trois francophones sur le CA » s’est, lui, demandé le député bloquiste Mario Beaulieu.
Problème minimisé
Mme Robinson a affirmé que le français est parlé quotidiennement à la haute direction de l’entreprise.
« 90 % de la haute direction ici au Québec qui m’entoure parle le français et ils le font de façon très active dans le bureau, ce que j’apprécie beaucoup. Et presque les deux tiers de nos dirigeants en Amérique du Nord parlent le français », a-t-elle affirmé.
Mme Robinson qui apprend actuellement la langue de Molière a utilisé plusieurs phrases en français dans sa déclaration d’ouverture, ce qui a été remarqué par le député conservateur Joël Godin.
« Je crois que vous avez une capacité d’adaptation et d’apprentissage meilleure que certains PDG qu’on a rencontrés ici », a-t-il lancé, faisant référence au controversé patron d’Air Canada, Michael Rousseau.