Des hôtels engagent des réfugiés ukrainiens nouvellement arrivés au Québec
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Alors qu’ils peinent à recruter de la main-d’œuvre à l’aube de la saison touristique estivale, des hôteliers ont trouvé une nouvelle source de personnel avec les réfugiés ukrainiens nouvellement arrivées au Québec.
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«J’ai vraiment besoin de main-d’œuvre et je trouvais cela important de pouvoir les aider à s’intégrer à Rouyn-Noranda. Ce n’est pas évident pour [les Ukrainiens] de se faire une nouvelle vie», mentionne Tatiana Gabrysz, directrice du Centre hôtelier Deville.
Depuis un mois, Olha Semenchuk travaille comme préposée à l’entretien ménager dans cet hôtel de l’Abitibi-Témiscamingue.
La jeune femme de 19 ans, qui étudiait en sciences humaines à Kyïv avant la guerre, apprécie cet emploi en attendant de mieux maîtriser le français et pouvoir ainsi retourner aux études.
«La barrière de la langue fait que je ne peux pas occuper n’importe quel emploi, mais j’avais envie de faire de l’argent pour être plus autonome», précise-t-elle.
Milieu d’intégration
«Un hôtel, c’est multiculturel. On est habitué d’accueillir des gens du monde entier, et c’est pareil avec nos employés», affirme Xavier Gret, directeur général du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme.
Yuliya Belkina-Novikova en est la preuve. Celle qui travaillait dans le domaine hôtelier à Kharkiv a réussi à décrocher un poste de directrice adjointe à l’hôtel Labelle, au centre-ville de Montréal.
«Je gère l’hôtel : l’entretien, le ménage, les réservations, la réception. [...] C'est exactement le travail que je fais depuis longtemps et je sais comment cela fonctionne», précise la femme de 37 ans, qui est désormais hébergée avec son mari et ses deux enfants chez une famille de Longueuil.
Depuis son arrivée il y a deux semaines, la nouvelle gestionnaire a déjà réussi à embaucher cinq autres Ukrainiennes pour procéder à l’entretien ménager, comme elle manquait de personnel.
«Elles font cela super bien, tout est toujours propre. Je suis très heureuse d’avoir l’opportunité d’embaucher des Ukrainiennes qui ne parlent ni anglais ni français», précise Mme Belkina-Novikova.
Tout inclus
À l’hôtel Cap-aux-Pierres, à L’Île-aux-Coudres, la barrière de la langue n’a pas été non plus un frein à l’embauche d’Ukrainiennes.
À terme, son président Guy Rousset espère embaucher jusqu’à six Ukrainiennes dans son établissement de 97 chambres, ce qui correspond à 10 % de toute sa main-d’œuvre.
Les deux premières employées, qui travailleront comme serveuses vu leur maîtrise de l’anglais, arriveront sur place lundi.