Nous ne sommes pas des anecdotes

Dominique Anglade, Saul Polo

Vendredi, 3 juin 2022 05:00 MISE À JOUR Vendredi, 3 juin 2022 05:00

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François Legault essaie de nous faire croire que la réunification familiale est un danger à la nation québécoise. Il est en train de nous dire que de permettre à une mère de se réunir avec ses enfants, c’est un danger pour le Québec. Ça manque de cœur. C’est absurde. Et c’est surtout complètement faux.

François Legault brandit l’épouvantail de l’immigration pour alimenter la peur de l’Autre. Parce que lorsqu’on invente une crise, quand on divise la société, on s’évite de parler des vraies choses. Comme des crises du logement, de la main-d’œuvre, de l’inflation ou de l’environnement.

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Une réalité

Alors que notre collègue Saul Polo s’est levé pour raconter son histoire, François Legault a poussé la note plus loin cette semaine. Il a été jusqu’à dire que son histoire est une simple « anecdote ».

Saul et sa famille ne sont pas une anecdote. Saul est un immigrant qui ne parlait pas français lorsqu’il est arrivé au Québec. Aujourd’hui, Saul parle espagnol à son fils à la maison, mais il travaille en français et utilise le français dans l’espace public.

Plusieurs autres collègues et amis issus de l’immigration ont aussi contribué activement au développement du Québec que ce soit comme ministre des Finances, pour leur expertise en fiscalité, en entrepreneuriat ou encore en soutenant les membres de leur communauté.

Toutes ces histoires témoignent d’une réalité qui ne concorde pas avec les déclarations bassement partisanes de François Legault : les nouveaux arrivants ne mettent pas en péril l’avenir du français ni du Québec. Leurs histoires ne sont pas des « anecdotes ». Elles témoignent du succès de notre immigration. Ce sont des histoires de gens qui contribuent à l’essor et au rayonnement du Québec. Elles sont le reflet de ce que nous sommes capables d’accomplir lorsque l’on travaille tous ensemble.

Par ailleurs, la langue qui est parlée à la maison ne concerne absolument pas François Legault. Le premier ministre devrait s’abstenir de s’immiscer dans ce choix privé des Québécois.

Alors que la crise de la main-d’œuvre est pire que jamais et constitue un frein pour le développement économique, il est inconcevable qu’une formation politique veuille priver le Québec de talents comme ceux-là qui feront briller nos communautés.

En balayant nos réalités du revers de la main, François Legault s’attaque directement à des milliers de Québécois qui ont adopté le Québec et épousé le français. François Legault osera-t-il nous dire où il veut nous mener dans cette guerre identitaire ? Parce que c’est au tissu social du Québec qu’il s’attaque. C’est à notre ouverture vers le monde qu’il fait violence en nous forçant à nous replier sur nous-mêmes.

Des déclarations sans nuance devraient toujours être évitées, surtout lorsqu’on positionne certains Québécois comme une menace.

En 2022, avec tous les défis que nous connaissons, il y a une seule manière de gouverner le Québec, tous ensemble dans la même direction.