[PHOTOS] Moisissures, infiltrations d'eau: la maison historique de René Lévesque devenue un taudis
Sa maison d’enfance est dans un état lamentable malgré une protection patrimoniale
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Pendant que le Québec s’apprête à célébrer le centenaire de René Lévesque, sa maison d’enfance négligée pendant plusieurs années est devenue un véritable taudis ravagé par les moisissures, selon un rapport commandé par Québec.
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«À mon avis, c’est peut-être le bâtiment le plus négligé de toute la MRC de Bonaventure», lâche Gaétan Lelièvre, président de l’Espace René-Lévesque, musée consacré à l’ex-premier ministre du Québec dans sa ville natale de New Carlisle en Gaspésie.
À quelques centaines de mètres de ce dernier se trouve la maison de la rue Mountsorrel où René Lévesque a grandi et a habité jusqu’en 1939. Elle a abandonnée pendant de nombreuses années par son ancien propriétaire.
Le Journal a eu accès pour la première fois à des images de l’intérieur du bâtiment construit en 1905 grâce à l’obtention, en vertu de la loi d’accès à l’information, d’un rapport d’expertise commandé par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Ce dernier a exproprié l’ancien propriétaire qui laissait la maison se détériorer même si elle avait été classée monument historique en 1995 et protégée par la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.
Né en 1922, René-Lévesque aurait fêté ses 100 ans cette année. Le coup d’envoi des festivités de «l’Année Lévesque» célébrant sa contribution au Québec sera donné lundi.
Infestée de moisissure
Lorsqu’on consulte le rapport, il est difficile de croire qu’on a affaire à un endroit qui a bénéficié de quelconque protection patrimoniale.
«Les lieux étaient encombrés et très peu entretenus»: telle est la description que le rapport fait de chacun des étages.
Des infiltrations d’eau ont sérieusement endommagé la majorité du bâtiment alors que des cernes ont été observés sur les planchers, les plafonds et les murs. L’eau y a tellement pénétré facilement qu’une flaque se trouvait dans le sous-sol.
La peinture s’est écaillée en gros morceaux un peu partout dans le bâtiment.
Selon le document, la maison sent également la moisissure et ce n’est pas un hasard, car il y en a un peu partout dans la maison. Des champignons ont même commencé à pousser sur des poutres au sou-sol.
L’extérieur n’a pas été épargné, loin de là. Il a même souffert de rénovations inadéquates, notamment car le revêtement a été remplacé par des panneaux de bois qui étaient très détériorés.
«Ça frappe et c’est difficile à comprendre pourquoi on a attendu aussi longtemps avant d’exproprier, pense M. Lelièvre. Le blâme doit être partagé par l’ensemble de ces gouvernements-là qui se sont succédé depuis 1995.»
800 000$ pour restaurer
Toujours selon le rapport, 800 000 $ seront nécessaires pour remettre la maison aux normes.
La ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, n’a pas pu donner d’échéancier pour ces travaux.
«On va restaurer le bâtiment et le redonner à la population», a déclaré la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, en entrevue avec Le Journal.
Quant à sa vocation, «il y a de fortes chances que ce soit un lieu qui relate les années d’existence de René Lévesque à l’époque où il vivait dans cette maison», a soutenu la ministre.
«On veut un produit qui est complémentaire pour les visiteurs, fait savoir M. Lelièvre. Il faut trouver une plus-value pour bonifier l’offre».
«Il y aura de l’argent pour accompagner un groupe qui pourra la faire vivre, soutient Mme Roy. Il y a de fortes chances que ce soit un lieu historique qui relate les années d’existantes de René Lévesque à l’époque où il vivait dans cette maison.»