Oui à la nation québécoise si ça ne veut rien dire
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Aussitôt votée, la loi 96 est contestée. Le bal (qui ne fait que commencer) a été lancé par la Commission scolaire English-Montréal. Après avoir perdu la bataille dans l’arène démocratique, celle-ci utilise une charte qui nous a été imposée et se tourne vers les juges nommés par Ottawa pour faire invalider la loi 96.
Une nation inventée
L’an dernier, l’institution anglophone avait voté un document qui déclarait que le Québec n’était pas une nation. Ce terme aurait été inventé de toutes pièces par l’intelligentsia. Les Québécois ont été bernés par leurs élites qui leur ont fait croire, à tort, qu’ils constituent un peuple.
Après que le document a fuité et que les critiques ont fusé, les intéressés ont reconnu avoir fait une erreur. L’acte de contrition a toutefois été de courte durée. La English-Montréal conteste maintenant les dispositions de la loi 96 qui enchâsse unilatéralement la reconnaissance du Québec comme nation dans notre Constitution.
Elle ne se limite pas à la loi 96. Tant qu’à faire, on s’attaque aussi à certaines des dispositions originales de la loi 101. Elle conteste l’utilisation du français dans les documents internes de l’institution. En effet, la loi 101 exige depuis son adoption que les commissions scolaires anglophones utilisent les deux langues pour certaines procédures, de même que dans l’affichage.
La English-Montréal est en fait engagée dans une offensive contre les droits de la minorité nationale québécoise. En 2019, elle a demandé et obtenu des fonds fédéraux pour contester la loi 21 devant les tribunaux. Une telle chose était illégale pour une commission scolaire, et celle-ci a battu en retraite après que j’eus dénoncé l’affaire publiquement.
Parallèlement aux manœuvres de la English-Montréal, on assiste à une campagne décomplexée de Québec bashing dans le reste du Canada contre les lois 21 et 96. Quand nous protégeons notre langue, lorsque nous posons des gestes pour assurer la survie de notre nation, du moment où nous faisons des choix collectifs différents de ceux du reste du pays, les Canadiens anglais se mobilisent contre nous. C’était le cas par exemple avec l’accord du lac Meech, lequel avait le malheur de reconnaître le Québec comme société distincte.
Du folklore
Cette dynamique illustre la façon avec laquelle plusieurs de nos compatriotes anglophones nous voient réellement. On peut parler français au sein de notre tribu, strictement entre nous. La charte canadienne nous en donne le droit! On a la permission de fêter la Saint-Jean et de chanter en français. Allez-y, les Québécois! On a l’autorisation de préserver notre folklore. Swing la bacaisse dans le fond de la boîte à bois. Dansez, mes amis!
On est super ouvert à la différence québécoise... pourvu que ça ne veuille rien dire. Mais quand vient le temps de reconnaître et de respecter les droits de la minorité nationale québécoise, on nous accuse de racisme et le Canada anglais se mobilise contre nous.