D’autres troupes canadiennes seront envoyées en Lettonie
Le Canada enverra davantage de soldats en Lettonie, pays limitrophe de la Russie et de la Biélorussie, au moment où les alliés de l’OTAN prévoient augmenter à 300 000 le nombre de soldats disposés au combat en territoire européen.
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Le groupement tactique du Canada qui se trouve déjà en Lettonie se transformera ainsi en brigade, soit une unité apte à prendre les armes de manière expéditive pour engager le combat.
Cette décision, dévoilée mercredi lors du sommet de l’OTAN à Madrid, se veut une façon de répliquer à l’invasion russe en Ukraine en décourageant toute tentative de débordement de la guerre de l’Ukraine vers d’autres pays voisins.
«Par la déclaration commune d’aujourd’hui, le Canada réaffirme sa forte présence militaire en Lettonie, présence qui ne cessera de croître», a brièvement évoqué le gouvernement Trudeau, sans toutefois s’avancer sur le nombre de soldats supplémentaires qui y seront déplacés.
Depuis cinq ans, le Canada dirige une force composée de soldats provenant d’une dizaine de pays de l’OTAN en Lettonie. Quelque 540 militaires des Forces armées canadiennes sont présentement stationnés dans ce pays. Ils ont été rejoints, au cours des derniers mois, par une batterie de canons d’artillerie M777 – le même genre d’artillerie qui a été fourni à l’Ukraine – et par une troupe de guerre électronique comprenant 165 soldats.
«Face à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, nos efforts pour renforcer la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN sont plus importants que jamais, et nous continuerons d’intensifier nos efforts», a commenté la ministre de la Défense, Anita Anand.
En plus d’évoquer un envoi de troupes supplémentaires, le gouvernement Trudeau s’est engagé à «fournir des capacités essentielles aux opérations, telles que des munitions et des explosifs, des systèmes de défense aérienne et des systèmes d’armes antichars».
Front diplomatique
En parallèle, sur le front diplomatique, Ottawa transformera ses bureaux en Estonie, en Lettonie, en Arménie et en Slovaquie en ambassades à part entière dans le but d’augmenter sa présence diplomatique en Europe de l’Est.
La décision a été annoncée par la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly lors du sommet de l’OTAN.
«Plus que jamais, le Canada doit être sur le terrain. Il doit être connecté, il doit être engagé», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, ajoutant que le monde était à un «tournant» géopolitique et que le Canada devait faire acte de présence.
Ces ambassades serviront notamment à aider le Canada à comprendre les enjeux régionaux et à fournir de meilleures «analyses» sur l’état des choses, dans un contexte de montée dramatique des tensions avec la Russie.
Cette décision survient alors que l’OTAN s’apprête à renforcer de manière historique sa présence militaire sur le flanc ouest de l’Europe. La Force de réaction rapide de l’organisation doit ainsi passer de 40 000 à 300 000 effectifs.
Une grande partie de l’effectif militaire supplémentaire proviendra des États-Unis, dont le président, Joe Biden, était aussi à Madrid dans le cadre de la réunion de l’OTAN.
Des troupes seront notamment déplacées en Allemagne, au Royaume-Uni, en Pologne, en Roumanie, en Espagne, en Italie et dans les pays baltes.
Le premier ministre britannique Boris Johnson a enjoint les alliés à augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre le «plancher» de 2 % fixé par l’OTAN.