Canadien: Hughes entretient le mystère
Kent Hughes cache son jeu à l’approche du repêchage
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Kent Hughes reste une recrue en tant que directeur général, mais il a une tonne d’expérience pour ce qui est du métier d’agent de joueurs. Dans son ancienne vie, il ne criait pas sur tous les toits ses stratégies pour négocier les contrats de Vincent Lecavalier, de Kristopher Letang ou de Patrice Bergeron.
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Comme DG, Hughes a choisi une tactique semblable à trois jours du repêchage de la LNH, où le Canadien parlera au premier rang pour une première fois depuis 1980.
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L’homme de 52 ans a gardé toutes les options ouvertes, comme celle d’échanger la sélection initiale, celle d’acquérir un autre choix dans le top 3 ou celle d’améliorer son sort avec son deuxième droit de parole (26e au total) au premier tour.
Encore les mêmes trois espoirs
Sur l’identité du futur premier de classe jeudi, Hughes a simplement confirmé ce qu’on soupçonnait depuis plusieurs semaines. Il y a trois candidats avec Shane Wright, Juraj Slafkovsky et Logan Cooley.
« Oui, ça se joue entre les trois attaquants », a dit Hughes, lundi, devant les journalistes.
« On veut vraiment évaluer les joueurs, on veut prédire le futur d’un joueur, a-t-il expliqué. La question est de savoir jusqu’où un joueur pourrait aller. On doit regarder où il est présentement et où il peut se rendre dans sa carrière au niveau de la LNH. On ne veut pas déterminer qui est le meilleur joueur de 18 ans, mais qui sera le meilleur joueur à 22, 23 ou 24 ans. On doit déterminer qui pourra nous aider sur un long chemin et qui fera de nous une meilleure équipe pour plusieurs saisons. »
Installé à la droite de Hughes, son ancien agent, Vincent Lecavalier a également répondu aux questions des médias. En 1998, le Québécois avait eu le bonheur de devenir le premier choix au total du Lightning de Tampa Bay.
Il y a 24 ans, Lecavalier portait les couleurs de l’Océanic de Rimouski et il rêvait d’une longue carrière dans la LNH.
Lecavalier et la pression
Maintenant conseiller spécial aux opérations hockey avec le CH, l’homme de 42 ans a partagé son vécu avec Wright, qui se retrouve sous les réflecteurs depuis longtemps avec les Frontenacs de Kingston.
« Ce n’est pas facile, tu as de la pression tous les soirs, a rappelé l’ancien joueur de centre. Tu as juste 17 ans, tu n’as pas 25 ou 30 ans avec 10 ans d’expérience. À ma dernière saison à Rimouski, j’avais beaucoup de hauts et de bas, surtout mentalement. Tout le monde t’en parle, tu ne peux pas t’en sortir.
« J’ai beaucoup appris sur lui [Wright], c’est une bonne personne », a ajouté Lecavalier.
La possibilité d’avoir des transactions est bien là
Malgré la présentation du repêchage au Centre Bell, Kent Hughes n’a pas fait un X sur la possibilité d’échanger le premier choix.
« Je suis conscient qu’il ne s’agirait pas de la décision la plus populaire, a admis le directeur général du Canadien. Mais si le repêchage se déroulait ce soir [lundi], on repêcherait un joueur. Ma responsabilité est de travailler pour le bien du CH dans le futur. On regardera les options. »
« Les chances sont plus fortes qu’on avance avec notre deuxième choix au premier tour [26e] que d’échanger notre premier choix au total », a précisé le DG quelques minutes plus tard.
Sur papier, le Tricolore a 14 choix en vue de l’encan de jeudi (premier tour) et vendredi, dont huit choix parmi les 100 premières sélections (1er, 26e, 33e, 62e, 66e, 75e, 92e et 98e).
Si Marc Bergevin avait comme mentalité d’obtenir le plus de dards possible à un repêchage, Hughes devrait logiquement prioriser la qualité avant la quantité.
Une dernière réunion
Hughes, Jeff Gorton (vice-président exécutif, opérations hockey), Martin Lapointe (directeur du personnel des joueurs et directeur du recrutement amateur), Nikolai Bobrov (codirecteur du recrutement amateur) et les autres hommes de hockey du Tricolore poursuivront leurs discussions afin d’établir le choix de confiance de l’organisation.
S’il y a encore des débats entre les recruteurs, Hughes a fini par admettre lundi qu’il avait une préférence pour l’un des trois ténors.
À la 22e question avec un angle semblable, il a flanché un peu.
« On sera tous ensemble avec les recruteurs lundi soir [lundi] pour une première fois. Moi, j’ai une certaine préférence. Mais je veux entendre tout le monde. Je n’ai pas toutes les réponses au monde. Je veux écouter tout le monde. »
Trois joueurs, trois réalités
Le Canadien devra trancher entre trois joueurs qui ont connu des réalités bien différentes.
Shane Wright était le capitaine des Frontenacs de Kingston dans la Ligue junior de l’Ontario, Logan Cooley jouait avec le programme américain des moins de 18 ans, alors que Juraj Slafkovsky a passé la dernière saison à patiner contre des hommes avec le TPS de Turku en Finlande et avec l’équipe de la Slovaquie aux Jeux olympiques et au Championnat du monde.
« Il faut regarder des projections et penser à ce qu’ils deviendront. Pas en 2023, mais dans trois ou cinq ans, a mentionné Vincent Lecavalier, conseiller spécial aux opérations hockey chez le Canadien. On parle de trois joueurs différents, mais de trois bons joueurs. »