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Désinformation sur la COVID-19: comment éviter de tomber dans une chasse aux sorcières?

Judges gavel or law mallet and word covid-19 on sound block on wooden background. Justice, judgements and coronavirus concept.
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Cet article fait partie d'un dossier sur les dizaines de travailleurs qui ont été punis depuis le début de la pandémie pour leurs propos antivaccins, anti-mesures sanitaires ou encore pour avoir omis de respecter certaines règles. Des intervenants expliquent la nécessité de ces sanctions tandis que d'autres dénoncent un «dérapage».


Tracer la ligne pour combattre la désinformation au travail sans tomber dans une chasse aux sorcières des idées dissidentes est un exercice délicat selon des experts interrogés par Le Journal.

«Ce n’est pas un équilibre facile à trouver», admet Marie-Ève Carignan, chercheuse en prévention de la radicalisation à l’Université de Sherbrooke. 

Il existe différents niveaux d’adhésion aux thèses complotistes, rappelle-t-elle. 

Il est donc préférable de sensibiliser avant de sortir le gros canon des punitions. Plusieurs ordres professionnels ont d’ailleurs commencé par envoyer des avertissements, a constaté Le Journal dans sa recension.  

«Certains [employés] vont accepter de changer leur comportement si on leur laisse la porte ouverte», explique-t-elle. 

Moralisation de la société

Il faut d’autant plus être prudent que le fait de punir peut inciter certains individus à se radicaliser davantage, ajoute Louis Audet, directeur scientifique au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence. 

Pour Yves Gingras, expert en histoire des sciences à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il faut faire une distinction entre les travailleurs qu’on consulte pour des problèmes de santé, comme les médecins et les chiropraticiens, et les autres, comme les comptables. 

«Ça s’inscrit dans une moralisation de la société [...] qui a été exacerbée par la pandémie», commente-t-il. 

S’attarder à la démarche 

Or, même les comptables doivent faire preuve de rigueur, rappelle Marie-Claude Sarrazin, avocate en droit disciplinaire.

«Quand un comptable donne un chiffre, on s’attend à ce que soit le bon chiffre». 

Par exemple, les ex-comptables Daniel Pilon et Stéphane Blais ont, à répétition, utilisé leur titre professionnel pour donner de la crédibilité à leurs propos douteux, en plus de ne pas reconnaître l’autorité de leur syndic. 

«On évite une chasse aux sorcières en ne s’attardant pas sur les propos, mais sur la démarche qui a mené à ses propos et la façon de les véhiculer, conclut Me Sarrazin. C’est là qu’on voit le professionnalisme.»

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