Fillette de 10 ans agressée: l’accusé déclaré non criminellement responsable
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«Déconnecté de la réalité» au moment de tabasser sans raison apparente une fillette de 10 ans dans le quartier Pointe-aux-Trembles en mars dernier, un Montréalais a été déclaré non criminellement responsable mardi.
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«Il présentait les trois symptômes cardinaux de la psychose, soit les délires, les hallucinations et le trouble de la pensée. [...] Il était aussi harcelé par les voix qui lui parlaient et l’incitaient à commettre des gestes violents», note un rapport psychiatrique au sujet de Tanvir Singh.
L’homme de 21 ans pourrait d’ailleurs recevoir l’étiquette d’accusé «à haut risque», ce qui ferait en sorte qu’il serait assujetti à de plus importants contrôles par les tribunaux, notamment pour ses droits de sortie, a expliqué la procureure de la Couronne au dossier, Me Annabelle Sheppard.
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Agression gratuite
Le 14 mars dernier, l’agression gratuite commise par Singh avait choqué la population, alors que la jeune fille avait été grièvement blessée.
Selon le résumé des faits lu hier en salle d’audience du palais de justice de Montréal, il avait alors projeté la fillette au sol avant de la marteler de coups au visage. Elle a alors subi une commotion cérébrale, en plus d’avoir le nez cassé et de nombreuses lacérations.
Encore aujourd’hui, des cicatrices apparaissent sur son visage et elle est affectée par les événements.
Fait troublant, on apprend, dans le rapport psychiatrique, que Singh avait prévu dans sa folie s’en prendre à son ancien superviseur au travail, mais qu’il n’avait pas réussi à exécuter son plan.
C’est en déambulant dans les rues que son chemin a croisé celui de la jeune fille à la peau noire. Il est devenu «mécontent» du fait qu’elle lui sourie et il a été dérangé par son origine ethnique.
Dans son délire, Singh était assailli par des «idées envahissantes, en lien avec la hiérarchie des peuples et les nombres», selon le rapport.
«Tant ses définitions du bien et du mal que sa capacité à réfléchir moralement étaient altérées par la maladie», précise-t-on.
Depuis son hospitalisation à l'Institut Philippe-Pinel, celui-ci n'a pas présenté de comportement raciste et l'accusé nie tout problème avec les personnes racisées, lit-on dans le document.
Pas de simulation
Le rapport vient aussi écarter la théorie selon laquelle l’accusé a pu inventer ses troubles mentaux.
«Le trouble de la pensée est pratiquement impossible à simuler», notent les psychiatres, qui soulignent que Singh a commencé à éprouver des remords et à prendre du mieux une fois qu’il était bien médicamenté.
Une expertise psychiatrique supplémentaire a été demandée mardi afin d'aider à déterminer si l'accusé doit bel et bien être déclaré «à haut risque». D'ici là, il sera maintenu en détention stricte.
Il doit revenir devant le tribunal le 22 août prochain.