Critiquer Maripier Morin sans la lapider...
Coup d'oeil sur cet article
Je déteste dire : « Je vous l’avais dit », mais aujourd’hui je n’ai pas le choix d’écrire : « Je vous l’avais prédit ».
Eh oui, le petit milieu artistico-médiatique est incapable de juger le rôle de Maripier Morin dans Arlette selon des critères objectifs et tombe dans le jugement moral.
LES COUTEAUX VOLENT BAS
Le 13 juin, dans ma chronique intitulée Maripier Morin et la fosse aux lions, j’écrivais : « Quand le film, réalisé par Mariloup Wolfe, sur un scénario de Marie Vien, prendra l’affiche le 5 août prochain, j’espère que le petit milieu culturel va avoir la décence d’évaluer la performance à l’écran de Maripier Morin selon... sa performance à l’écran. » Ha ha ha ! Dans La Presse, le critique de cinéma s’est fendu d’une critique de cinéma qui n’avait rien à voir avec le cinéma, mais tout à voir avec la diabolisation de Maripier Morin.
La moitié de sa « critique » est un procès d’intention fait à Mariloup Wolfe qui a osé engager une actrice aussi controversée et à l’actrice controversée qui a accepté le rôle. Quel détestable petit curé !
Dans ma chronique sur la fosse aux lions, j’écrivais aussi : « Pensez-vous que les petits amis du milieu, qui ont signalé leur vertu au moment où Maripier Morin a été la cible d’allégations et de reportages dévastateurs, vont mettre de côté leurs “préjugés” et leurs “biais inconscients” et faire preuve d’“inclusion” et d’“équité” ? »
Le chroniqueur de La Presse a sérieusement osé poser la question : « Est-il trop tôt pour la réhabilitation de Maripier Morin ? »
Mais qui juge de ça, quels sont les délais prescrits par la bonne morale ?
Bizarrement, dans le même média, 24 heures plus tard, on nous présentait un reportage dithyrambique sur un organisateur communautaire qui « tend la main aux gangsters », des jeunes fraudeurs et trafiquants de drogues du nord-est de Montréal qui ont fait de la prison.
« Ils ont besoin d’aide, de soutien. Je sais que c’est difficile à entendre parce qu’ils se tirent dessus, mais comme société, on doit se rapprocher d’eux plutôt que les exclure », expliquait l’organisateur communautaire.
Une actrice qui a reconnu être alcoolique et toxicomane et être en thérapie se fait dire : « Ouains, peut-être que c’est trop tôt pour qu’on te revoie la face ».
Mais des criminels qui ont purgé des peines de prison se font tendre la main.
Cherchez l’erreur.
Bon, après tout ça, vous allez sûrement me demander ce que j’ai pensé du film ?
Si on le prend comme une grosse fable, avec des personnages archétypaux, des exagérations et des caricatures, on peut apprécier.
J’avais souvent l’impression de regarder un Conte pour tous sur le vilain monde des politiciens, avec le méchant ministre des Finances et la gentille ministre de la Culture.
Disons qu’après avoir vu des séries comme House of Cards ou Borgen, qui ont brillamment exploré le machiavélisme de la politique, Arlette n’a pas la même profondeur.
ORDINAIRE
Et Maripier Morin ? Elle n’est ni très bonne ni très mauvaise. Elle est correcte, sans plus.
La seule fois où elle m’a touchée, c’est dans une scène où elle pleure en disant, à propos de la politique : « Je ne pensais pas que ça allait être aussi dur ».
Dans mon fauteuil, je pensais que lors du tournage, Morin a dû se dire que cette réplique s’appliquait aussi au milieu culturel.