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«Contagion sociale» : une théorie transphobe démontée par une étude américaine

Jodi Womack tient une pancarte indiquant "We Love Our Trans Youth" lors d'un rassemblement à l'Alabama State House pour attirer l'attention sur la législation anti-transgenre introduite en Alabama le 30 mars 2021 à Montgomery, Alabama. Jusqu'à présent, 192 projets de loi anti-LGBTQ sont à l'étude dans les législatures des États à travers les États-Unis. Parmi ceux-ci, 93 ciblent directement les personnes transgenres. Julie Bennett/Getty Images/AFP
AFP Jodi Womack tient une pancarte indiquant "We Love Our Trans Youth" lors d'un rassemblement à l'Alabama State House pour attirer l'attention sur la législation anti-transgenre introduite en Alabama le 30 mars 2021 à Montgomery, Alabama. Jusqu'à présent, 192 projets de loi anti-LGBTQ sont à l'étude dans les législatures des États à travers les États-Unis. Parmi ceux-ci, 93 ciblent directement les personnes transgenres. Julie Bennett/Getty Images/AFP

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Une théorie utilisée pour discréditer les jeunes personnes transgenres aux États-Unis a été démentie grâce à une étude de large ampleur publiée mercredi. 

En examinant les données de plus de 90 000 adolescents trans ou non binaires à travers les États-Unis, les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve que la «contagion sociale» est à l’origine des taux de transition chez les adolescents, en particulier les jeunes personnes assignées femmes à la naissance.

La dysphorie de genre à apparition rapide ou ROGD (rapid onset gender dysphoria), affirmait, a tort, que les les ados assignés femme à la naissance étaient plus sensibles à la «contagion sociale», en s’appuyant sur des études qui insinuaient une augmentation disproportionnée du nombre d’adolescents qui transitionnaient du genre féminin au masculin.

Les chercheurs ont découvert que les ados assignés femme à la naissance n’étaient pas plus susceptibles que les adolescents assignés homme à la naissance de s’identifier comme trans, non-binaires ou agenre par exemple.

Cette étude, la plus grande à ce jour à s’attaquer à cette théorie transphobe, a été publiée par l’Académie américaine de Pédiatrie mercredi.

Les données ont révélé que le pourcentage de jeunes AFAB s’identifiant ouvertement comme transgenre ou de genre divers a en réalité légèrement diminué, passant de 1,9 % en 2017 à 1,4 % en 2019, et que les jeunes assignés femme à la naissance n’étaient pas surreprésentés parmi l’ensemble des adolescents trans.

Une autre supposition sous-jacente à la théorie de la dysphorie de genre à apparition rapide était que les adolescents cisgenres pourraient changer de genre uniquement pour échapper à la persécution parce qu’ils sont homosexuels ou lesbiennes, ou parce que la transition fournit des avantages sociaux.

L’étude a démontré qu’en 2019, environ 29 % des élèves cisgenres appartenant à une minorité sexuelle, tels que les homosexuels, les lesbiennes ou les bisexuels, ont déclaré avoir été victimes d’intimidation à l’école, contre 45 % des élèves transgenres.

Près d’un adolescent transgenre sur dix a déclaré en 2017 avoir tenté de se suicider six fois ou plus, contre 0,4 % des adolescents cisgenres.

En mars 2022, 15 États américains avaient restreint l’accès aux soins d’affirmation de genre pour les adolescents ou envisageaient de le faire, de nombreux législateurs citant la soi-disant menace de «contagion sociale» pour justifier ces mesures.

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