Festival Musique du bout du monde: découvrir le Hendrix du Sahara sous la pluie
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Depuis les onze dernières années au Festival Musique du bout du monde (FMBM), le spectacle au pied du Cap-Bon-Ami, au parc Forillon, a toujours laissé place à des moments magiques et, malgré la pluie, l’édition de cette année avec le guitariste malien Vieux Farka Touré, un spectacle qui s’est vendu en 24 heures, n’a pas fait exception.
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«J’espère que vous allez avoir du plaisir bientôt. On aurait dû faire le spectacle un autre jour», a philosophé celui qui se fait surnommer par la critique comme le «Hendrix du Sahara», dans l’un de ses rares arrêts au Canada. Présentant en grande majorité les œuvres de son plus récent album, le virtuose a fait plonger chacun des membres du public dans son univers.
Pour faciliter l’écoute dans cette météo difficile, l’organisation de l’événement avait offert pour le spectacle à chaque membre du public une couverture, un parapluie, du café et des viennoiseries. Avec cet attirail, les festivaliers avaient presque oublié l’amas de gouttelettes en écoutant l’artiste africain en compagnie de ses musiciens, le percussionniste Adama Koné et le bassiste Marshall Henry. «La pluie est également une musicienne qui nous accompagne», a blagué le fils du défunt Ali Touré.
Bien que timide, la foule semblait avoir beaucoup de plaisir durant la prestation. Certains ont même pris le risque de sortir du concon de leur parapluie pour esquisser quelques pas de danse. En fermant les yeux, c’était facile de se transporter en Afrique subsaharienne de par la mélodie des chansons. Il aurait toutefois été apprécié d’avoir l’histoire des quelques chansons en bambara et en shonghaï, comme Samba Si Kairi, afin de mieux connecter avec le trio d’artistes.
Dans ses quelques rares interventions avec le public, Vieux Farka a tenu à remercier l’organisation du festival pour «avoir fait des pieds et des mains» pour faire en sorte que son percussionniste ait son visa pour pouvoir jouer au Canada. «Plusieurs auraient laissé la situation aller comme ça, disant que cette histoire ne serait pas de leur ressort, mais ils ne nous ont pas laissé tomber dans cette situation, et ça, c’est très apprécié», a-t-il souligné, visiblement touché par le geste.
À la fin du spectacle, le trio s’est rendu au kiosque de marchandises pour saluer son public. Le trio fait partie des rares artistes de l’événement qui ont pris cette initiative, une démarche qui a particulièrement touché le public gaspésien et les nombreux visiteurs.