Justin Trudeau jette une douche froide sur GNL Québec

Même si les promoteurs de GNL Québec continuent de croire à leur projet d’usine de liquéfaction et de port méthanier à Saguenay, ce n’est pas demain la veille que le gaz prendra le chemin de l’Europe qui souhaite diminuer sa dépendance envers la Russie.

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Accompagné du chancelier allemand Olaf Scholz, en visite au Canada, le premier ministre Justin Trudeau a refroidi les ardeurs des entreprises qui tentent de développer de nouveaux projets d’exportation du gaz canadien vers l’Allemagne. 

«Il y a plusieurs projets qui ont été discutés depuis bien des années mais pour lesquels il n’y a jamais eu de plan économique, de plan d’affaires qui étaient tout à fait logiques ou viables», a souligné M. Trudeau lors d’un point de presse dans le Vieux-Port de Montréal. 

Photo Agence QMI, Mario Beauregard

Le problème pour les projets de l’est du pays comme Énergie Saguenay de GNL Québec demeure la distance avec les gisements en Alberta et les coûts de transport vers la côte atlantique, a expliqué M. Trudeau. 

«Ces compagnies explorent maintenant si de nouveaux contextes, de nouveaux besoins de l’Allemagne et de l’Europe changent la donne suffisamment pour aller de l’avant», a-t-il expliqué. 

GNL Québec s’active en coulisses

Même si GNL Québec vient d’essuyer deux refus des gouvernements fédéral et provincial, l’entreprise est toujours active dans le dossier. Avec la guerre en Ukraine, les promoteurs voient une opportunité de percer le marché européen qui cherche de nouveaux approvisionnements. 

Lors des derniers mois, l’entreprise a d’ailleurs poursuivi ses discussions auprès du gouvernement canadien. Selon le registre fédéral des lobbyistes, des communications ont notamment eu lieu entre le président Tony Le Verger et Stéphane Dion, qui était ambassadeur canadien en Allemagne à ce moment.

GNL Québec n’a pas voulu commenter spécifiquement la sortie de Justin Trudeau, mais affirme que le contexte est favorable. 

«Le projet carboneutre Énergie Saguenay [...] continue à susciter l’intérêt et à être idéalement positionné pour aider nos alliés transatlantiques», a-t-elle souligné. 

Rencontre Scholz-Legault

Le premier ministre François Legault a aussi rencontré le chancelier Scholz hier matin. 

«Nous avons discuté d’éventuels partenariats dans le secteur de l’hydrogène vert, des batteries, des minéraux stratégiques, de l’aluminium vert et de l’acier vert», a-t-il souligné sur Twitter. 

«Nous n’avons aucun détail au sujet d’un éventuel nouveau projet [de GNL Québec]», a souligné le porte-parole, Ewan Sauves. Joint par Le Journal, le cabinet du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a précisé qu’aucune rencontre avec GNL n’a eu lieu depuis février 2020. 

Même si les projets canadiens sont loin d’être réalisés, l’Allemagne a confirmé accélérer la construction d’infrastructures pouvant accueillir du gaz naturel du Canada. Une entente d’approvisionnement d’hydrogène vert sera également signée demain à Stephenville dans l’ouest de Terre-Neuve.