Un endettement ingérable à la suite d’un arrêt de travail
Annabelle a été mise à pied durant la pandémie. Cette situation non seulement lui a causé des problèmes financiers, mais elle l’a aussi plongée en dépression, en plus de créer des tensions avec sa famille.
La jeune femme de 29 ans a bien essayé de retrouver du travail, mais sans succès. Bien qu’elle détienne un diplôme universitaire, elle a été incapable de décrocher un emploi dans son domaine.
Il faut dire que durant les confinements successifs, plusieurs entreprises ont dû restreindre ou cesser leurs activités, ce qui lui a rendu la tâche plus difficile.
Prêts rapides à coût exorbitant
Prestataire de l’assurance-emploi, Annabelle reçoit 1780 $ par mois. Bien que son budget soit serré, elle pourrait malgré tout réussir à tirer son épingle du jeu avec ce montant, mais elle a accumulé des soldes impayés sur ses cartes de crédit (9000 $) et sa marge de crédit personnelle (33 000 $).
Pour joindre les deux bouts, elle a également obtenu plusieurs petits prêts rapides pour un total de 1200 $. Une somme qui ne cesse de croître en raison des taux d’intérêt exorbitants de 30 à 40 % exigés par ces entreprises de prêts alternatifs.
«Lorsqu’elle est venue nous consulter, Annabelle ne parvenait plus à effectuer les paiements minimums mensuels sur ses dettes et les agences de recouvrement avaient commencé à la harceler», indique Pierre-Olivier Dubois, directeur en redressement financier (consommateurs) chez Raymond Chabot.
Après avoir fait l’examen de son dossier et établi un budget, l’expert a également discuté avec elle de ses perspectives d’emploi à court, moyen et long terme, ainsi que des revenus potentiels estimés.
Reprendre le contrôle de ses finances
La première solution envisagée a été la consolidation de dettes. Ce prêt consenti par une institution financière permet de rassembler toutes les créances et de n’effectuer qu’un seul versement par mois.
Cette formule est beaucoup plus facile à gérer que plusieurs remboursements à de multiples créanciers. Malheureusement, compte tenu du fait qu’elle est sans emploi et que son dossier de crédit a été entaché par son lourd endettement, la banque a refusé de lui accorder le prêt.
Pierre-Olivier Dubois lui a alors suggéré deux autres options : la proposition de consommateur et la faillite.
Voulant à tout prix éviter cette dernière, Annabelle a préféré opter pour la proposition. Administrée par un syndic, celle-ci permet de rembourser d’un coup tous ses créanciers, mais de n’effectuer qu’un seul versement mensuel, sans intérêts et sur un maximum de 60 mois.
«Le versement offert dans la proposition tient compte du budget de la personne et lui permet de reprendre le contrôle de ses finances», indique le directeur en redressement financier. Dans le cas d’Annabelle, il a été convenu avec ses créanciers qu’elle verserait un montant de 200 $ mensuellement pendant cinq ans.
De plus, si la jeune femme retrouve du travail, elle aura aussi la possibilité de rembourser la proposition plus rapidement et donc de rebâtir son crédit plus vite. Pour le moment, sa cote de crédit sera de R-9, la plus mauvaise, jusqu’à la fin de la proposition, et elle passera ensuite à R-7 pour une période de trois ans.
SA SITUATION FINANCIÈRE
Actifs :
- Voiture financée d’une valeur de 6500 $
Dettes de consommation :
- Cartes de crédit : 9000 $
- Marge de crédit personnelle : 33 000 $
- Prêts alternatifs (30 à 40 % de taux d’intérêt) : 1 200 $
TOTAL DES DETTES : 43 300 $
Revenus mensuels :
- Assurance-emploi : 1780 $
Dépenses mensuelles :
- 1780 $ (incluant loyer, téléphone, électricité, assurances, épicerie, permis et immatriculation, essence, remboursement proposition de consommateur, etc.)