Incendie à Verdun: la piste criminelle ne surprend pas les résidents
Coup d'oeil sur cet article
Les résidents de l’immeuble ravagé par les flammes, jeudi, à Verdun, ne sont pas surpris que les policiers envisagent un acte criminel, alors que des problèmes liés à la drogue avaient déjà été constatés dans le bâtiment.
• À lire aussi: Un incendie met quatre familles à la rue à Verdun
«Les personnes qui habitaient dans l’appartement incendié n’étaient pas des gens fréquentables», assure Florence Wells, voisine de l’immeuble. «On a tout vu ici, des gens qui fumaient du crack, des gens qui sortaient avec des seringues encore plantées dans le bras. Ça avait toujours l’air d’un dépotoir.»
Voisins comme résidents décrivent tous un «va-et-vient constant» dans l’appartement où s’est déclaré le feu.
«On est ici depuis cinq ans, et on voyait toujours de nouvelles têtes dans ce logement», raconte Ana Bautista, qui habite au rez-de-chaussée du bâtiment. «Il y avait toujours des regroupements de plusieurs personnes. Nous avions pensé plusieurs fois à déménager, mais les loyers ont tellement augmenté que nous avions fini par laisser tomber l’idée.»
Éric Saint-Thomas, voisin du bâtiment, assure en outre que la police s’était déjà rendue sur les lieux.
«J’ai parlé avec des policiers, au lendemain de l’incendie, et ils m’ont dit qu’ils étaient déjà intervenus dans cet appartement, pour des problèmes liés à la drogue.»
Enquête en cours
Le feu a pris dans la nuit de mercredi à jeudi, dans l’appartement situé au 3e étage d’un immeuble de la rue Evelyn. Plus de 70 pompiers ont été mobilisés pour lutter contre les flammes, qui se sont rapidement propagées aux autres logements de la bâtisse, provoquant des dommages conséquents. Un des résidents a été blessé, mais sa vie ne serait pas en danger, selon le Service de police de la Ville de Montréal.
Les pompiers ont depuis transféré l’affaire à la section des affaires criminelles du Service de police de la Ville de Montréal.
«C’est un incendie considéré comme suspect», assure Véronique Comtois, relationniste média du SPVM. «Nos enquêteurs sont retournés sur les lieux, mais pour l’heure, nous attendons des résultats d’expertise. L’enquête est toujours en cours.»
Contraints de déménager
Comme d’autres résidents de l’immeuble, Ana et Daniel Bautista, ainsi que leurs deux enfants, étaient en train de vider leur logement lors du passage du Journal sur les lieux.
«On pensait qu’on pourrait rester chez nous, car nous n’avons pas eu trop de dégâts, mais ce n’est pas possible car ils vont refaire entièrement le bâtiment», explique Daniel. «Heureusement, une amie nous héberge pour le moment, et ce week-end nous partons en chalet, mais après ça, les vraies complications débuteront.»
Kayleigh et Austin, jeune couple dans la vingtaine, avaient quant à eux emménagé dans cet immeuble l’an passé.
«On est venus ici après que notre appartement précédent a également pris feu, je crois qu’on est maudits», se désole Austin. «Nous ne savons pas ce que nous allons faire par la suite. La police nous a dit qu’on ne pourrait pas revenir habiter ici avant plusieurs mois.»