L'avortement facilité pour les ex-soldates américaines
L'accès à l'avortement pour les anciennes combattantes américaines et les familles d'ex-soldats sera facilité, avec des limites, dans les centres de santé qui leur sont réservés, a annoncé vendredi le ministère des Anciens combattants.
Les autorités fédérales américaines répondent ainsi à la volonté du président Joe Biden de défendre, autant que possible, un droit récemment retiré aux femmes d'au moins 13 États américains.
Ces services fédéraux donneront ainsi «accès à l'avortement si la vie ou la santé de l'ancienne combattante étaient menacées en cas de grossesse portée à son terme, ou si la grossesse est le résultat d'un viol ou de l'inceste», a indiqué dans un communiqué le ministère.
Ce dernier «prend des mesures pour garantir aux anciennes combattantes et aux autres bénéficiaires de ses services des soins liés à l'avortement partout dans le pays», souligne le communiqué, alors que plusieurs États américains ont d'ores et déjà interdit totalement l'avortement, même en cas de viol ou d'inceste.
Le ministère dispose de près de 1300 centres de santé aux États-Unis qui fournissent des services aux 9 millions d'anciens combattants et à leurs familles.
Les médecins de ces centres pourront pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) même si l'État où ils travaillent l'interdit, car «les employés du ministère peuvent fournir des services autorisés dans le cadre de leur emploi fédéral, quelles que soient les restrictions de l'État», souligne le communiqué.
La Cour suprême américaine, désormais très conservatrice, a supprimé le 24 juin le droit constitutionnel à l'avortement, qui était protégé depuis près de 50 ans dans le pays, et a rendu à chaque État le pouvoir de légiférer sur la question.
Depuis l'annulation du célèbre arrêt Roe c. Wade, au moins 13 États ont interdit ou fortement restreint l'accès à l'avortement, selon l'Institut Guttmacher, qui milite pour l'accès à la contraception et à l'IVG.
Le président Joe Biden, farouche défenseur du droit à l'avortement, a tenté depuis de limiter la portée de ces restrictions, mais ses initiatives ont eu jusqu'ici une portée limitée dans un pays où le pouvoir présidentiel, aussi grand qu'il paraisse, est limité face aux compétences des États, du Congrès et de la Cour suprême.
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