Christian Mbilli prendra le temps requis
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MONTRÉAL - La patience. À bien des égards, Christian Mbilli devra en faire preuve, que ce soit dans le ring contre DeAndre Ware, vendredi au Casino de Montréal, ou pour la suite de sa carrière.
Fidèle à son habitude, le Français de 27 ans montrait une forme exceptionnelle, mercredi lors d’une séance d’entraînement devant les médias au gymnase de Marc Ramsay. Ne laissant rien au hasard, il a mis les bouchées doubles durant sa préparation, mais aussi dans l’élaboration d’un plan.
Mbilli (21-0-0, 19 K.-O.) a ainsi révélé qu’il souhaitait prendre son temps contre Ware (15-3-2, 9 K.-O.). Il veut éviter de confondre vitesse et précipitation. Pour y parvenir, il compte bien être à l’écoute de son coin, ce qu’il n’a pas toujours fait récemment.
«Très bon camp d’entraînement, on est en train de finaliser. Il ne reste que quelques détails, mais ça s’est bien passé», a commencé par dire Mbilli, avant d’énumérer ce qu’il devra garder en tête pendant sa soirée de travail à venir.
«Ma concentration, maîtriser un peu ma fougue. Sur le ring, j’ai tendance à vouloir tout démolir. Faire mal à chaque coup, prendre un peu mon temps. Surveiller son "jab"; c’est un adversaire qui contre-attaque beaucoup. Écouter l’équipe. Je pense que si je prends l’ensemble des objectifs que je vous ai cités, le combat devrait bien se passer.»
«Je pense qu’aux niveaux technique et physique, j’ai tout. Maintenant, il ne manque qu’à maîtriser tout ça et offrir un bon spectacle au public.»
Objectif 2023
Mbilli l’avoue d’emblée: la patience n’est pas sa principale vertu. Pourtant, il paraissait franchement détendu pour un boxeur qui réclame un combat de championnat du monde depuis un moment déjà. Mais comme bien d’autres avant lui, il a dû réaliser que les résultats ne sont pas toujours suffisants dans le monde de la boxe pour ébranler la hiérarchie en place.
«Je me suis rendu compte qu’il ne suffit pas de gagner et de réussir des K.-O. pour être champion du monde. Il y a aussi un côté business et politique. Donc, je prône la patience. Je suis dans la bonne zone présentement. Je suis bien entouré, il suffit d’être patient.»
Son entraîneur Marc Ramsay y est certainement pour quelque chose.
«C’est un jeune homme brillant qui a bien assimilé ça, a lancé Ramsay. Il y a deux options en boxe professionnelle: soit tu te plains tout le temps, soit tu saisis l’occasion et tu en fais quelque chose de positif. C’est [la deuxième option qu’on a choisie] avec Christian.»
Ainsi, Mbilli a bien compris que c’est en devenant aspirant obligatoire dans l’une ou l’autre des fédérations qu’il pourra forcer son destin. Et il souhaite le devenir en 2023.
À la conquête du public américain
MONTRÉAL - L’ascension de Christian Mbilli pourrait ne pas suivre la courbe espérée sans une certaine renommée aux États-Unis. En ce sens, le combat contre Ware, diffusé au réseau ESPN, semble particulièrement motiver le Français.
Deux ceintures seront en jeu dans ce duel. Ware tentera de se réapproprier la ceinture Continentale des Amériques du World Boxing Council (WBC) qu’il avait obtenue en février 2019 en défaisant Ronald Ellis et qui appartient actuellement à Mbilli. Le titre International de la World Boxing Association (WBA), vacant, récompensera également le gagnant.
Mais plus que les ceintures, c’est la visibilité reliée à la diffusion sur une chaîne américaine qui sera la plus belle récompense du protégé d’Eye of the Tiger Management (EOTTM).
«[La motivation] est à 100 %, a-t-il confirmé, mercredi, lors d’un entraînement médiatique. D’autant plus que là, c’est le premier combat diffusé sur ESPN depuis l’entente. J’ai un fardeau sur les épaules; il faut vraiment que je sois spectaculaire. La détermination est là, l’énergie est là, tout est là. Il ne reste plus qu’à faire le travail.»
Être spectaculaire est une chose, mais respecter le plan préalablement établi est bien plus important dans sa progression. Mbilli n’exclut pas une petite visite au plancher pour Ware, comme ce fut le cas avec son dernier adversaire Nadjib Mohammedi. Toutefois, il faudra que les astres soient alignés.
«Forcément, un K.-O. est spectaculaire, j’aimerais intégralement reproduire la même chose, a concédé Mbilli. Mais malheureusement, chaque combat à ses caractéristiques. Je me concentre sur ma technique, sur les consignes du "coach". Je veux gagner round par round.»
«Mais c’est sûr qu’à la moindre opportunité qu’il va nous donner, on va la saisir pour le mettre K.-O.»
Mary Spencer veut surpasser Marie-Ève Dicaire
MONTRÉAL - Aspirante obligatoire à la ceinture de Marie-Ève Dicaire, Mary Spencer compte bien utiliser tous les moyens pour attirer l’attention de sa rivale, qui lorgne plutôt un combat d’unification des titres.
Récemment passée chez les professionnelles, Spencer (6-0-0, 4 K.-O.) enchaîne les victoires à un rythme effarant. Sa dernière fut un K.-O. au premier round contre Chris Namus, l’une des quatre boxeuses vaincues par Dicaire durant la défense de sa ceinture des poids super-mi-moyens de l’IBF. La championne l’avait pour sa part emporté par décision unanime, le 1er décembre 2018.
Ce vendredi, Spencer affrontera à nouveau une adversaire récente de Dicaire. Cette fois, elle tentera de faire mieux qu’un K.-O. au septième engagement contre Cynthia Lozano (9-1-0, 7 K.-O.). C’est face à cette dernière, en décembre, que la Québécoise a retrouvé son titre, laissé vacant par Claressa Shields lorsqu’elle est grimpée chez les poids moyens.
«Je vais être complètement honnête et dire que [le K.-O.] est absolument l’objectif, a ainsi avoué Spencer, mercredi à Montréal. Si je veux avoir une chance pour un combat de championnat, je dois faire mieux que la championne du monde. C’était mon objectif dans le dernier combat et cette fois, c’est la même chose. La championne lui a passé le K.O. en sept rounds et mon but est de surpasser cela.»
Facile?
Si l’objectif permet à Spencer de rester motivée, il n’en demeure pas moins que l’adversaire qui se présentera devant elle, vendredi au Casino de Montréal, semble vouée à mordre la poussière.
«J’ai regardé le combat [contre Dicaire]. Je me suis dit: c’est ça, un combat de championnat du monde?"», s'est-elle questionnée.
«Ce que je vois, c’est que [Lozano] n’a pas une très bonne défensive, mais elle a beaucoup de cœur. J’ai l’impression que si je laisse aller mes coups, je trouverai la cible assez facilement. Nous verrons.»
So elle gagne, elle mettra la main sur les titres WBC Silver et WBA International. Il s’agira de ses premières ceintures en carrière.
Les trois derniers combats de cette carte d’Eye of the Tiger Management seront présentés vendredi soir sur les ondes de TVA Sports.