COVID-19: la justice examine la plainte de Didier Raoult contre l’infectiologue Karine Lacombe
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Deux ans après que Karine Lacombe a critiqué le professeur Raoult à la télé, la guerre entre ce dernier et les chercheurs parisiens se poursuit devant la justice: le tribunal correctionnel de Marseille a examiné vendredi la plainte en diffamation de l’infectiologue marseillais contre son homologue parisienne.
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Pour Didier Raoult, présent à la barre vendredi, l’attaque de Karine Lacombe à son encontre en juillet 2020, au micro d’Europe 1, est «insupportable».
La cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, interrogée sur les différences de taux de survie en réanimation entre Paris et Marseille, avancées par Didier Raoult, avait répondu: «Il y a des actions en justice pour mensonges devant la commission parlementaire qui sont en cours.»
L’infectiologue faisait référence à l’audition du Pr Raoult par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion par le gouvernement de la crise du coronavirus.
«À l’issue de cette audition, Martin Hirsch [alors à la tête des Hôpitaux de Paris, NDLR] avait envoyé une lettre à l’Assemblée nationale disant que j’avais fait un faux témoignage, mais il n’y a jamais eu de plainte», a rappelé le Pr Raoult vendredi.
«J'estime que c’est grave d’être accusé de faux témoignage devant l’Assemblée nationale, alors que je respecte ce pays», a insisté Didier Raoult à la barre. «On peut me traiter de fou, etc., mais quand j’ai entendu que cette fausse information a été colportée, je me suis dit qu’il fallait arrêter ça.»
Par ailleurs, M. Raoult a indiqué que sa plainte à l’encontre de Martin Hirsch «suit son cours».
Son avocat, Me Brice Grazzini, a insisté: «Le problème, ce n’est pas tant d’avoir parlé de mensonges, c’est de faire penser qu’il y avait des actions en justice en cours», quelque chose qui «reste dans l’oreille de l’auditeur».
Ces propos diffamatoires, selon Me Grazzini, ont engendré un préjudice moral «énorme» pour M. Raoult, et ce, encore aujourd’hui. Estimant, de ce fait, «ne pas pouvoir l’évaluer», l’avocat réclame 10 000 euros à titre provisionnel pour son client.
La défense de Karine Lacombe et de la directrice de publication d’Europe 1 a plaidé la relaxe, se fondant sur la «bonne foi» de la médecin parisienne et de la station de radio.
Karine Lacombe n’est «pas une professionnelle de l’information», a défendu Me Virginie Marquet, affirmant qu’au moment où elle s’exprimait sur Europe 1, la SPILF (Société de pathologie infectieuse de langue française) avait déposé une plainte contre M. Raoult.
En juillet 2020, la SPILF a effectivement saisi l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône contre le Pr Didier Raoult, l’accusant notamment d’avoir indûment promu l’hydroxychloroquine, mais pas la justice.
Le tribunal rendra son délibéré le 22 novembre.