La littératie baisse, la FEEP tient à mobiliser son réseau pour soutenir la lecture chez les élèves.
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Il est reconnu que la lecture pose plusieurs problèmes aux jeunes élèves actuels. Afin de corriger cette situation, la Fédération des établissements d’enseignement privé (FÉEP) mobilisera dès la rentrée son réseau ainsi que des chercheurs dans le but de soutenir l’apprentissage de la lecture chez les élèves.
« Pour diverses raisons, la littératie baisse partout dans le monde, explique France Legault, conseillère pédagogique, récit, de la FÉEP. Une d’elles est l’émergence du numérique. Les jeunes d’aujourd’hui lisent beaucoup plus sur cette plateforme que les générations précédentes, davantage tournées vers des supports imprimés. Plusieurs études ont d’ailleurs démontré que chez les adolescents, médias sociaux, vidéos, livres en ligne, médias numériques et navigation Web composent l’essentiel des textes lus, vus ou entendus. Puisque la façon de lire est devenue différente, l’enseignement doit suivre et s’adapter à cette nouvelle réalité. »
Trucs simples pour mieux comprendre
L’approche déployée cet automne (mais mise en place à titre expérimental dans quelques établissements l’an dernier) propose six stratégies de lecture pour favoriser la compréhension d’un texte.
Par exemple, une d’elles encourage le jeune à conserver des traces de sa compréhension. « Jadis, la prise de notes pouvait passer par l’utilisation de collants de type Post-it ou de rappels dans les marges, rappelle France Legault. Or, avec la lecture sur le numérique, garder des traces peut désormais se réaliser avec des notes vocales. On peut aussi proposer à l’élève de reformuler, schématiser, créer un réseau de concepts, dessiner, etc. De cette façon, il s’interrogera sur le type d’informations qui lui semblent les plus utiles en fonction de la tâche reçue et de ses préférences.
Utiliser ses propres repères
Établir des liens avec ses propres connaissances et ses repères culturels personnels représente une autre stratégie proposée. Ici, l’objectif est que l’élève tisse des liens entre ce qu’il lit et ce qu’il connaît déjà sur le sujet abordé. Cela lui permettra de mieux comprendre le tout. L’idée sous-jacente est qu’il choisisse éventuellement des stratégies qui lui ressemblent et lui parlent, le tout dans le but d’éliminer les bris de compréhension.
Les stratégies proposées intègrent aussi des compétences informationnelles comme la recherche par mots-clés ou le questionnement sur la fiabilité des sources.
L’importance d’en parler
Avec une telle démarche, France Legault souligne que la participation de tous les enseignants – pas uniquement ceux de français – sera essentielle et incontournable dans la quête du succès. « Nous déconstruisons d’anciennes stratégies qui se limitaient à la lecture, puis à la compréhension. Désormais, nous y ajoutons un volet de discussion des textes lus. Donc, les professeurs y joueront un rôle clé. »
Ils ne seront pas les seuls experts engagés dans ce processus, puisque les orthopédagogues seront aussi mis à contribution. « Dans les écoles où cette initiative a été implantée en 2021-2022, le coenseignement et la mobilisation de l’équipe-école ont été déterminants. Par conséquent, le déploiement plus large de cette année laissera une grande place aux échanges entre divers corps spécialisés. »