Russie: l'ONU dénonce les «intimidations» contre les opposants à la guerre en Ukraine
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a dénoncé lundi les «intimidations» en Russie dont sont victimes les opposants à la guerre en Ukraine, ainsi que les différentes «formes de censure» en vigueur dans le pays.
En Russie, «les intimidations, les mesures restrictives et les sanctions à l'encontre des personnes exprimant leur opposition à la guerre en Ukraine compromettent l'exercice des libertés fondamentales garanties par la Constitution, notamment les droits à la liberté de réunion, d'expression et d'association», a déclaré la Haute-Commissaire par intérim, Nada Al-Nashif, lors de son discours d'ouverture de la 51e session du Conseil des droits de l'Homme.
«Les pressions exercées sur les journalistes, le blocage des ressources disponibles sur internet et les autres formes de censure sont incompatibles avec le pluralisme des médias et violent le droit d'accès à l'information», a-t-elle ajouté.
Elle a par ailleurs appelé Moscou à «reconsidérer les mesures prises pour étendre l'étiquette d'"agent étranger" aux personnes considérées comme "sous influence étrangère", et pour criminaliser les contacts non déclarés avec des représentants d'États, d'organisations étrangères ou internationales considérées comme étant dirigées contre la "sécurité" de la Fédération de Russie».
La guerre en Ukraine sera abordée à plusieurs reprises lors de la session du Conseil, qui se réunit pour un mois.
Le plus haut organe onusien de défense des droits de l'homme a déjà lancé en mai une enquête de haut niveau sur les violations commises par les troupes russes en Ukraine. Les enquêteurs doivent être entendus le 23 septembre par le Conseil. Mais des pressions croissantes s'exercent pour que l'organe s'intéresse également aux violations des droits de l'homme en Russie et crée un poste de Rapporteur spécial.
Il n'est toutefois pas sûr que les pays occidentaux lancent un projet de résolution à ce sujet car ils craignent de ne pas parvenir à construire une majorité, les textes devant être approuvés à la majorité des 47 États membres du Conseil.
À ce sujet, Mme Al-Nashif, qui occupe le poste de Haut-Commissaire par intérim en attendant la prochaine venue à Genève de l'Autrichien Volker Türk nommé la semaine dernière pour succéder à Michelle Bachelet, n'a pas fait de recommandation spécifique au Conseil, laissant les diplomates décider de la marche à suivre.