La route des migrants: un choix déchirant pour un père
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- Prénom : Franklin
- Nationalité : vénézuélienne
- Lieu de départ : Venezuela
Un homme du Venezuela a dû faire un choix pour le moins déchirant durant son parcours dans le Darién : abandonner sa femme dans la jungle pour donner une chance à sa fille de survivre à la traversée.
«Je marchais, mais tout le monde marchait plus rapidement que ma femme, explique Franklin, 38 ans, à sa sortie de la jungle panaméenne. Alors le guide nous a laissés, et je suis resté avec ma femme et mes jumelles d’un an. À la troisième montée, ma femme a perdu connaissance.»
Conscient que la jungle est extrêmement hostile pour tous – mais encore davantage pour un nourrisson –, Franklin a pris la décision de poursuivre la route avec sa fille, mais sans sa femme. Il croyait bien, à ce moment, ne plus jamais la revoir.
«Ce fut très difficile, car j’ai dû choisir entre la vie de ma femme et celle de ma fille», raconte-t-il.
MIRACLE
Surtout que, plus tôt dans la journée, le Vénézuélien avait dû confier à un inconnu une de ses jumelles ; il était devenu trop difficile de progresser dans la jungle avec deux enfants en bas âge.
«À la fin de la journée, je n’avais toujours pas de nouvelles d’elle», explique-t-il, encore sous le coup de l’émotion.
Par miracle, la famille a pu être réunie quelques jours plus tard. Malgré des lésions aux jambes et un épisode d’hypoglycémie, la femme se porte somme toute bien. Désormais, rien ne pourra se mettre dans le chemin de cette petite famille, assure Franklin.
«Maintenant, on essaie de continuer pour atteindre notre rêve : arriver aux États-Unis», explique le Vénézuélien, dont la destination est Atlanta ou Washington DC.