Des pays de l'UE proposent à l'ONU une résolution pour nommer un expert sur la Russie
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Les pays membres de l'UE sauf la Hongrie ont présenté mardi un projet de résolution demandant à l'ONU de nommer un expert chargé de surveiller la situation des droits humains en Russie, une initiative que Moscou a qualifiée «politiquement biaisée».
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Après d'intenses discussions, tous les pays de l'Union européenne, à l'exception de la Hongrie, ont décidé la semaine dernière de demander au Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies de nommer un rapporteur spécial sur la Russie.
Le Luxembourg a présenté le projet de résolution aux pays mardi dernier, selon des sources proches du dossier.
Cette initiative intervient dans un contexte d'inquiétude face à l'intensification de la répression en Russie, alors que la guerre fait rage dans l'Ukraine voisine.
Le texte, dont l'AFP a lu une copie et qui devrait faire l'objet d'un vote au Conseil des droits de l'Homme début octobre, exprime une grave préoccupation «face à la détérioration significative de la situation des droits de l'Homme dans la Fédération de Russie».
Il suggère la nomination d'un «rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Russie pour une période d'un an».
L'expert désigné devra «collecter, examiner et évaluer les informations pertinentes provenant de toutes les parties prenantes» et présenter un rapport écrit au Conseil des droits de l'Homme (basé à Genève) dans un délai d'un an, ainsi qu'un rapport à l'Assemblée générale à New York.
Avant même que ce projet de texte ne soit publié, la mission russe à Genève a envoyé mardi une lettre aux pays européens, les exhortant à «rejeter cette initiative politiquement biaisée et sans fondement».
Cette lettre, dont l'AFP a lu une copie, assure que les pays occidentaux utilisent depuis longtemps «la question des droits de l'Homme comme prétexte pour s'ingérer dans les affaires intérieures d'États souverains».
Si la résolution était adoptée, ce serait la première fois que le Conseil des droits de l'Homme, composé de 47 membres, prendrait une résolution concernant la situation en Russie.
Au début de l'année, le Conseil a ordonné une enquête sur les exactions commises par les troupes russes en Ukraine.
Le projet de résolution souligne «les restrictions sévères des droits aux libertés d'opinion et d'expression, de réunion pacifique et d'association (...) qui se traduisent par une répression systématique des organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l'Homme, des médias indépendants, des journalistes et de l'opposition politique par les autorités russes».
Le texte s'alarme également des «fermetures forcées massives d'organisations de la société civile (...) et de médias indépendants».