Élections : des résultats tordus
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Comme prévu, la CAQ de François Legault formera le prochain gouvernement. Elle représente assurément le courant dominant du Québec, et cela, malgré le désaveu des commentateurs qui ne la jugent pas assez « inclusive ». Son nationalisme identitaire, véritable carburant électoral, même s’il n’est trop souvent que verbal, a payé.
La situation des partis d’opposition est plus complexe. La composition de l’Assemblée nationale sera en décalage marqué avec les tendances électorales.
Opposition
Le PLQ formera l’opposition officielle, alors qu’il est à toute fin pratique congédié par le Québec francophone, où il ne survit plus qu’à l’état groupusculaire. On y verra un signe de plus de la dépossession politique des francophones. Autrement dit, les changements démographiques assurent au PLQ un roc électoral inébranlable. On comprend qu’il les encourage. Sans quoi il serait en pénurie d’électeurs.
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QS voit ses appuis populaires stagner, même s’il est chouchouté par le commentariat. La concentration géographique de ses appuis lui donne néanmoins 11 députés. Son espoir de former l’opposition officielle est douché. La lutte à deux évoquée par Gabriel Nadeau-Dubois n’était qu’un slogan de propagande.
C’est l’inverse pour le PQ, en même temps surprise et déception de cette élection. Il obtient un appui populaire équivalent à celui de QS. Mais cet appui dispersé à la grandeur du territoire, ce qui confirme son enracinement national, ne lui donne que trois députés. Il renaît politiquement sans renaître électoralement. L’élection annoncée de PSPP dans Camille-Laurin lui donne toutefois un véritable élan pour la suite.
Sans élus, le Parti conservateur d’Éric Duhaime n’aura été que la beauté d’une saison.
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Leçons
Retenons trois leçons immédiates.
La première : le système électoral est brisé.
La deuxième : le vote nationaliste, c’est-à-dire le vote caquisto-péquiste, fait 57 %.
La troisième : François Legault, avec sa majorité écrasante, a le devoir historique de faire autre chose qu’une gestion pépère du Québec. Quel sens veut-il donner à son mandat ?